Tour de France Femmes : "il y a du spectacle. C'est moins verrouillé que les hommes", confie François Pervis, champion du monde sur piste
Chauffeur des voitures VIP pour l'équipe Cofidis, le Mayennais François Pervis a vécu le Tour de France Hommes de l'intérieur et salue la professionnalisation du cyclisme féminin.
28 juillet 2023 à 15h44 par Alexis Vellayoudom
Depuis six jours, les femmes ont pris le relais des garçons sur le Tour de France. La compétition a fait son grand retour en 2022. Pour la deuxième édition, les coureuses se sont élancées de Clermont-Ferrand. Quatre équipes françaises y participent, dont Cofidis. Une équipe que connaît bien le mayennais François Pervis.
"Il y a des coureuses qui travaillent encore à côté, mais ça se professionnalise"
L'ancien champion du monde sur piste, originaire de Villiers-Charlemagne, était chauffeur des voitures VIP de l'équipe sur le Tour de France masculin, "j'allais les chercher à la gare, je dînais avec eux. Le jour de course, je les accompagnais sur le village départ, voir le passage de la caravane, visiter le paddock. Ensuite, je les emmenenais sur la route, on était toujours entre la caravane et le peloton. À la fin, je les déposais pour un tour d'hélicoptère sur la région et puis on finissait au village arrivé", raconte François Pervis.
Alors même si le pistard n'était pas dans les voitures du Tour de France femme, il a son regard sur ce tour et le cyclisme féminin : "j'aime bien parce qu'il y a du spectacle. C'est moins verrouillé que les hommes". C'est d'ailleurs dans l'équipe Cofidis que coure la championne de France Victoire Berteau, malheureusement absente du Tour. Cofidis dont les coureuses ne sont pas toutes professionnels. La FDJ - Suez est la seule équipe française de la catégorie World Tour et donc entièrement professionnel, "il y a des coureuses qui travaillent encore à côté, mais ça se professionnalise. Le niveau augmente énormément. Il y a des équipes professionnelles masculines qui crée des équipes professionnelles féminines donc c'est une très belle chose pour elle", explique François.
Le virage Pinot, "ça mettait des frissons"
L'occasion aussi pour le septuple champion du monde sur piste de revenir sur le Tour de France masculin remporté par Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma). Cette année, il a pu voir son équipe, Cofidis, retrouvé des couleurs avec notamment deux victoires d'étape : "ce qui m'a marqué le plus, c'est de voir Victor Lafay attaquer tout le monde à une borne de l'arrivée où ils sont sortis à la pédale dans la dernière côte sur la deuxième étape. Il a vraiment fait au panache et ils étaient dans un groupe avec tous les favoris. Forcément, en tant qu'ancien sprinteur, ça m'a plu. Il y a eu aussi une très belle victoire avec Izaguirre. Il a été la chercher à la pédale. Ça fait vraiment plaisir pour l'équipe Cofidis parce que ça faisait 15 ans qu'il n'avait pas gagné sur le Tour, c'était magique". Au classement général, l'équipe française figure dans le Top 10 grâce à son coureur Guillaume Martin, 10ème.
Parmi les grandes émotions, le Mayennais retiendra aussi les étapes de montagne, "une ambiance de dingue et c'était excellent pour mes invités. Dans les cols, on roulait doucement, parfois, on était arrêté parce qu'il y avait trop de monde sur la route. Le public se mettait en travers de la route, il se tapait sur le capot, sur les carreaux. Il prenait la barre de toit et secouait la voiture. Mes invités étaient ravis de vivre cette ambiance de folie. Je rajouterai une chose, c'est toute la ferveur autour de Thibaut Pinot pour son dernier Tour de France. La folie de son fan-club, ça mettait des frissons", se souvient François Pervis.
Pour les filles, ils restent encore deux étapes. Place, aujourd'hui à la montée vers Bagnères-de-Bigorre et le mythique Tourmalet.