À Angers et Laval, les motards en colère roulent contre le contrôle technique

Les moteurs rugiront ce samedi 13 avril dans les rues de Laval et d'Angers. La Fédération Française des Motards en Colère appelle à une manifestation nationale pour protester contre la mise en place du contrôle technique des deux-roues, trois-roues et quadricycles motorisés. La mesure est désormais obligatoire. Dès lundi, les véhicules les plus anciens, mis en circulation avant le 1er janvier 2017 et dont "la date anniversaire de la première mise en circulation est avant le 15 avril", devront effectuer leur contrôle technique entre le 15 avril et le 14 août 2024. Ce dernier sera valable 3 ans. En Pays de la Loire, la FFMC 53 prévoit une opération escargot entre Laval et Angers. 

"Pour nous, le contrôle technique, c'est plutôt un business"

Régine Régulier, coordinatrice de la FFMC 53, a deux motos concernées par ces dates. "Je ne ferai pas de contrôle technique. Hier, je suis sortie avec ma moto, j'ai fait mes vérifications. J'ai regardé mes plaquettes, j'ai regardé mon disque, mes clignotants donc on verra s'il y aura des contrôles sur la route, mais pour l'instant, c'est non. Un motard, il n'est pas fou. Il sait que sur une moto, c'est plus dangereux que d'être dans une voiture donc le motard fait toujours attention". Une réponse aux défenseurs de ce contrôle technique qui estiment que trop d'accidents sont liés à des défaillances techniques. "Les accidents représentent que 0,3 %, ce n'est pas énorme", avance de son côté Régine.

Un rapport du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), datant de 2015, vient nuancer les propos des deux camps. Sur la base de 712 accidents mortels "impliquant au moins un véhicule à deux ou trois roues motrices", seulement 1% sont uniquement liés à un facteur dit "véhicule". Mais l'organisme public constate que les accidents mortels qui impliquent des deux-roues ou trois-roues sont très rarement "mono-factoriels". La plupart d'entre eux sont la conséquence d'une conjonction de facteurs, humains ou matériels. Il ressort des analyses d'accidentologie que si le facteur humain est présent dans 94 % des accidents, le facteur véhicule l'est quant à lui dans 35 %.

Mais la FFMC a d'autres arguments. "Les contrôleurs ne font qu'une petite formation de quelques heures. Il y a une grande partie de ces contrôleurs qui ne savent pas conduire une moto. La plupart des motos sont carénées donc ils ne voient pas l'intérieur. Ils ne peuvent pas examiner parce qu'ils n'ont pas le droit de démonter. Pour nous le contrôle technique, c'est plutôt un business". 

Départ de Laval, manifestation à 14h à Angers

Autre point de désaccord pour ces motards, le prix du contrôle technique. "Au départ, ils parlaient d'une quarantaine d'euros. Là, on entend parler de soixante à soixante-dix euros. Ça dépendra du contrôleur, on ne sait pas exactement", explique Régine. Un prix, selon elle, exorbitant et injuste pour certains motards. "Le Monsieur qui s'est acheté un Solex qui coûte entre soixante et cent euros. Et qui doit passer le contrôle technique à 50 €, vous imaginez, le Solex, il le sort peut-être trois à quatre fois dans l'année. Il y a des motards qui ne sortent que leurs motos dans les beaux-jours et ces gens-là vont être obligé de passer un contrôle technique. Il n'y a pas de logique".  

Le cortège se donne rendez-vous au centre Leclerc de Laval, route de Tours. Les motards lanceront ensuite leur opération escargot en direction de Château-Gontier et Le Lion d'Angers, où des arrêts sont prévus. Le ballet de motos se dirigera vers le village moto de Beaucouzé avant de manifester dans les rues d'Angers à partir de 14h.