À Laval, une solution d'accueil finalement trouvée pour Stamatis, un jeune autiste
Le garçon de 7 ans ne trouvait pas de place en structure malgré les nombreuses démarches de sa maman, qui craignait de devoir arrêter ses deux emplois à temps partiel dans l'Education Nationale pour le garder.
2 juin 2023 à 13h10 par Alexis Vellayoudom
C'est le combat d'une maman pour son fils. Elise Maringer habite Laval avec ses deux fils qu'elle élève seule, Alexis, 5 ans et son aîné Stamatis, 7 ans et autiste sévère. Mais pour ce dernier, cette Lavalloise se retrouvait sans solution pour la prochaine rentrée scolaire et envisageait d'arrêter ses deux boulots.
PAS DE PLACE EN STRUCTURE
Le 25 avril, c'est pleine d'espoir qu'Elise se rend à la Maison départementale de l'Autonomie de la Mayenne (MDA). La Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées doit statuer de l'orientation de son fils. "Il est depuis deux ans en Unité École Maternelle Autisme. Il avait même obtenu une année dérogatoire", raconte la maman. Mais à 7 ans, il est désormais trop vieux pour être pris en charge, l'enfant doit intégrer une nouvelle structure. "Concrètement, s'il doit intégrer de l'ordinaire, c'est-à-dire de l'élémentaire, c'est un enfant qui n'est pas en capacité de faire un dessin ou de tenir un crayon. Il a un développement psychomoteur situé entre 18 à 24 mois, ce n'est pas adapté, il serait trop en difficulté", confie Elise.
La MDA décide alors de diriger Stamathis vers la SATED (Soutenir l'Autisme et les Troubles Envahissants du Développement) de Laval, implantée à 200 mètres du domicile de la famille. Sauf que la structure qui accueille des enfants de 8 à 20 ans n'a plus de place. Contactée, la SATED explique que "nos 18 places sont prises. On ne peut pas libérer de places si les enfants déjà présents n'ont pas une nouvelle structure pour les accueillir. On a plusieurs personnes sur liste d'attente". "C'est le cercle vicieux de ce système. Il n'y a pas de roulements, pas d'ouverture de places. Ça dépend de la Région et de l'ARS, et ils sont déjà en sur-effectif", commente Elise.
"ON N'OFFRE PAS LA MÊME CHANCE AUX ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP"
Le tableau se noircit pour la maman. "La Maison départementale de l'Autonomie n'a pas de solutions à me proposer. Ce qui veut dire qu'en septembre, c'est tout qui s'arrête. Pas de structure qui puisse l'accueillir, pas d'orientation. Dans mon cas, je suis obligée d'arrêter de travailler pour m'en occuper à temps plein, c'est très problématique". Une vie professionnelle qu'Elise s'était déjà aménagée pour prendre soin de son fils. "Je suis AESH (NDLR Accompagnante d'enfants en situation de handicap dans les écoles) justement, c'est un peu le comble ! Ça veut dire que pour le coup, ça enlève aussi une AESH pour un enfant en situation de handicap. Je suis également assistante d'éducation dans un lycée donc au total, je fais 27 heures par semaine parce que je ne peux pas faire plus, justement pour aller chercher mon fils et être là pour lui. Et au final, je dois faire une croix dessus, parce que j'en fais quoi de mon petit ? Je vais tous les jours à la MDA leur laisser et leur dire 'vous vous en occupez' ? C'est toute une vie de famille qui est impactée et tout s'arrête".
Elise redoute aussi que cette situation mette en péril le développement de son fils. "J'ai vu vraiment des progrès fulgurants pour mon fils en terme de communication, de sociabilisation et de lien social, c'est vraiment super, ça fait progresser. Et en fait, on va lui dire du jour au lendemain, 'tout s'arrête pour toi. Tu vas rester H24 à la maison sans voir des enfants de ton âge" . La mère de famille est désemparée : "ça me dégoûte parce que tout le monde le sait qu'on manque cruellement de places. On est capable de débloquer des budgets pour beaucoup de choses. Là, on est dans des situations où c'est des petits-bouts, on prône le 100 % inclusion, mais dans les faits il n'y a pas ce qu'il faut. Je comprends pas qu'on puisse laisser des familles sans rien, débrouillez-vous. Ça me révolte, je me dis que c'est pas possible de laisser un enfant sur le trottoir quand on lui dit que l'école est obligatoire, l'inclusion pour tous c'est pas vrai, on n'offre pas la même chance aux enfants en situation de handicap".
Elise Maringer a écrit aux élus, au Défenseur des droits et à la Ministre des Solidarités pour leur demander d'ouvrir des places d'accueil : "mon fils est non verbal mais je veux qu'on l'entende". Elle a finalement obtenu une réponse de la Ministre Genevève Darrieussecq, et une place à temps plein à la SATED pour Stamathis.