Addictions : Une fédération pour « sortir du silence, de l’isolement et de la honte »

« Zéro addiction c’est possible ». C’est la signification de l’acronyme ZAP, du nom de l’association fondée en octobre dernier par Sylvie Jamain. Cette Angevine propose avec son antenne du Lac de Maine, des ateliers pour prendre soin de soi tous les samedis après-midis. Un geste essentiel pour les accros à l’alcool, au tabac, à la drogue ou aux médicaments qui veulent s’en sortir. « C’est une sorte d’automutilation quand on consomme des produits », explique celle qui copréside de ZAP addictions avec Vianney Treps, « il faut retrouver le gout de prendre soin de son corps et de son esprit. Réapprendre à s’aimer. »

« Il ne faut pas attendre de toucher le fond »

Mère de deux jeunes adultes, Sylvie Jamain connaît bien son sujet. Dépendante aux anxiolytiques pendant 15 ans, elle a sombré pendant le premier confinement en 2020 : « j’avais des alcoolisations massives occasionnelles. Pendant deux mois et demi ça a été la débandade, presque le cubi au pied du lit. Deux mois et demi d’enfer ». On peut glisser dans l'addiction sans s'en rendre compyte, alerte Sylvie Jamain.

En juin 2020, Sylvie a le déclic. Une main tendue lui permet de partir en soin et de devenir clean (témoignage à écouter en fin d’article).

En parallèle de son groupe privé sur Facebook, ZAP addictions compte aujourd’hui une soixantaine d’adhérents, pas tous addicts. À Angers, 70% sont des femmes, parfois isolées, qui viennent profiter d’une activité bien-être pendant 2 heures (sophrologie, taïchi, esthéticienne...), avant un moment convivial. Une grande fête inaugurale aura lieu le 3 juin sur place.