En Mayenne, 300 agents du Conseil départemental ont alerté sur leurs conditions de travail vendredi matin
À l'appel de la CFDT Interco53, 300 agents se sont rassemblés devant l'Hôtel du Département de la Mayenne. Une délégation a rencontré des élus
Publié : 11 décembre 2020 à 18h34 - Modifié : 12 décembre 2020 à 10h05 par Alexis Vellayoudom
Ils demandent la création d'une trentaine de postes
Crédit : Alexis Vellayoudom
Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas manifesté. Hier matin en Mayenne, 300 agents, des infirmières puéricultrices, référents éducatifs, assistantes sociales, psychologues, de la direction de la solidarité du Conseil départemental se sont rassemblés devant l’Hôtel du Département. À bout de souffle, ils réclament davantage de moyens et de personnel pour fournir un travail de qualité.
Un mal-être qui concerne tous les services des solidarités : la protection maternelle et infantile, la protection de l’enfant, l’insertion et le logement et l’action sociale de proximité. Selon Véronique Lesiourd, secrétaire de la CFDT Interco 53, après un travail interne, il faudrait, aujourd'hui, 20 postes de travailleurs sociaux, 11 postes de médico-sociaux, 2 médecins et 10 postes administratifs.
Parmi les personnes présentes, des assistants familiaux (familles d'accueil). Le Département, après un rappel de la Cour des comptes, prévoit de supprimer le week-end de congé mensuel auquel les agents ont le droit depuis 20 ans. Une décision que les assistants familiaux ne comprennent pas. Une agent a bien voulu nous répondre sous couvert d’anonymat :
"La situation a bien changé", nous confie un homme, assistant familial depuis 18 ans. Aujourd’hui, un enfant sur trois relève de la maison de l’autonomie. Il en accueille deux atteints de handicap, un en Institut médico-éducatif, l'autre en Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique :
Les agents demandent le maintien de leur week-end de congé mensuel ©Alexis Vellayoudom
Les assistants familiaux se sentent seuls. Ils demandent le recrutement de référents éducatifs pour gérer le placement des enfants, mais ces agents aussi sont noyés sous le boulot. Pour ces deux femmes du sud-mayenne, 35 situations à l’année au lieu de 22 pour pouvoir proposer un travail de qualité :
La fatigue concerne tous les services. De la protection de l’enfant à la protection maternelle et infantile. Pas de temps pour les actions de prévention, les situations préoccupantes. Une puéricultrice confie même avoir moins de temps pour les consultations et les vaccinations obligatoire chez certains enfants :
Le président du Conseil départemental, Olivier Richefou, s’est entretenu, en fin de rassemblement, avec six représentants. Il a rappelé la création de 5 postes administratifs, 4 postes pour la numérisation et 5 postes "volants". Selon les représentants des agents, Olivier Richefou prévoit le lancement d’un audit entre janvier et mars pour comprendre les problématiques de terrain.