Segré. La Mission locale devra se passer des 53 000 € de la Région
Vendredi, la présidente du Conseil régional Christelle Morançais a annoncé une coupe budgétaire de 100 millions d'euros. Le secteur de la Culture et les missions locales vont en pâtir.
Publié : 12h50 - Modifié : 12h51 par Alexis Vellayoudom
Les jeunes, qui s'interrogent sur leur avenir, peuvent pousser la porte de la Mission Locale
Crédit : Alexis Vellayoudom
"On nous a mis face au fait accompli", s'agace Franck Edon, directeur de la Mission locale de Segré. Comme toutes ces structures de la région qui accompagne les jeunes de 16 à 25 ans dans l'insertion sociale et professionnelle, il a appris que le Conseil régional veut supprimer sa subvention de 53 000 €. Une coupe budgétaire "drastique" qui s'élève à 100 millions d'euros et touche, en partie, les secteurs de la Culture, les Sports, mais aussi des structures d'accompagnement des jeunes et des femmes comme les Missions locales et Centre d'information des Droits des Femmes et des Familles.
3 millions d'euros en moins pour les missions locales
Au total, ce sont 3 millions d'euros qui ne seront plus versés aux Missions locales des Pays de la Loire. À Segré, 53 000 € en moins, soit 10 % du budget. "On est surpris par cette décision unilatérale", confie Franck Edon, le directeur. "On a des fonds propres qui nous permettrons de supporter, mais ça va nous interroger sur toutes nos actions dans l’accompagnement des jeunes. On fera différemment".
La situation dans laquelle se trouve notre Pays nous impose de prendre nos responsabilités.
— Philippe Henry (@Philippe__Henry) November 19, 2024
Le déni de réalité et la fuite en avant ont souvent été les seules attitudes.
Je tiens à saluer le courage de notre Présidente et nous serons à ses côtés ainsi qu'aux côtés de nos agents. https://t.co/Aptb3ek4lW
Dans un communiqué, l'association régionale des Missions Locales s'interroge : "des acteurs engagés pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes désormais déstabilisées par la fin du soutien du Conseil régional des Pays de la Loire". "Un partenariat pour l’accompagnement des jeunes qui serait rompu demain ? Chaque jour dans les Missions locales, c’est un big bang » : plus de 700 professionnels accueillent des jeunes pour les orienter vers un emploi, une formation, une alternance, leur donner accès à des droits. En collaboration étroite avec les acteurs économiques, sociaux et éducatifs du territoire, les Missions Locales aident les jeunes à lever les freins à leur insertion et à construire un avenir durable", peut-on lire. Chaque année, 45 000 jeunes sont accompagnés.
2 000 manifestants à Nantes
Face à l'annonce "brutale", les syndicats et partis de gauche ont appelé ce matin à manifester à Nantes, devant le siège du Conseil régional. Plus de 2 000 personnes étaient présentes pour dénoncer la baisse de 73 % du budget de la Culture. En coulisse, les coups de fil se poursuivent pour annoncer les mauvaises nouvelles aux structures touchées. Le festival Le Chaînon Manquant l'a reçu. "C'est un coup porté à la société civile. Aucune autre région n'a fait de tels choix à l'échelle nationale. On pourrait ne pas survivre", écrit François Gabory. Dans le Maine-et-Loire, pour le Festival d'Anjou, c'est la double peine. En plus de la baisse de l'aide régionale s'élevant 123 500 €, la Ville d'Angers a décidé de se retirer aussi, soit 150 000 €.
Ce matin à Nantes avec tous les élus du @printempsPDL, aux côtés des acteurs de la culture, du sport, de l’égalité femmes-hommes, de la solidarité.
— Guillaume GAROT (@guillaumegarot) November 25, 2024
«Mme Morançais, vous abandonnez notre région. Cessez de brutaliser celles et ceux qui font vivre nos territoires ! »#Budget2025 pic.twitter.com/gnO95MmBHN
Ce coup de fil tant redouté, le festival d'humour Les Embuscasdes le redoute. "On n'a rien eu pour le moment, mais on soutient nos confrères et on dénonce la méthode employée", confie Jean Loury, le programmateur. Cette coupe prévoit, le plus souvent, une baisse de la subvention pour 2025 et une coupure définitive pour 2026. C’est le cas du Théâtre régional des Pays de la Loire à Cholet dont les vives seront coupées en 2026, soit 165 000 €, et qui prévoit, en conséquence, de changer de nom.