Angers. L'école Sacré Coeur de la Madeleine transforme sa cours en une classe verte
L'école Sacré Coeur de la Madeleine s'est lancée le défi de désimperméabiliser 70 % de sa cours de récréation. Une mini-forêt vient d'être plantée. L'école doit encore accueillir un amphithéâtre, une noue et des dizaines d'arbres, à portée pédagogique.
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Les cours d'école reviennent de plus en plus à la terre. Les projets de cours oasis, ces cours de recréation plus vertes avec plus d'arbres, portées par l'Union européenne pour apporter une résilience climatique sont nombreux. À Angers, l'école privée Sacré Coeur de la Madeleine s'est aussi lancée ce défi. Objectif, désimperméabiliser 70 % de la cours.
Une mini-forêt dans la cours
À l'origine du projet, un alignement des planètes. "On avait une réflexion sur notre sol parce que notre bitume est très abîmé. On voulait réfléchir à une cours qui soit différente et le hasard fait que des étudiants de l'ESIEA nous ont contactés. Ils étaient intéressés par notre projet et donc ils ont fait un mémoire sur une cours végétalisée. On s'est approprié ce travail pour imaginer notre cours idéale, végétalisée, éducative et pédagogique", rappelle Stéphane Durand, directeur de l'école depuis 5 ans. Aujourd'hui, sur les 2 700 m² de cours, 80 % sont imperméabilisés avec peu d'arbres et d'espace ombragés. "L'idée, c'est aussi de faire face aux fortes chaleurs. Il y aura plus de 900 végétaux qui seront plantés. Des ombrières installées sur les bâtiments. Ça permet aux enfants en cas de canicule d'avoir un havre de paix rafraîchie", précise Stéphane Cordier, parent d'élèves en charge du projet.
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Les enfants de la maternelle et de l'élémentaire sont associés au projet. Ils ont dessiné leur cours idéale. Des dessins qui prennent vie puisque la première partie a été réalisée. À l'entrée de l'école, une partie de l'enrobé a été enlevée pour aménager une mini-forêt Miyawaki. Sur cet espace de 80 m², les élèves ont planté de l'érable, des charmes, des noisetiers qui pourront atteindre les six mètres de haut et abriter de la faune. "On a organisé une sorte de marché aux plantes sur lequel ils sont allés chercher, comme une carte au trésor, où est-ce qu'ils doivent planter les plantes, quelles plantes, leurs fournitures, quels outils", raconte Nicolas Baril, gérant de Paysa Nature. L'entreprise accompagne les élèves dans ce projet, aussi bien sur le volet pratique que pédagogique. "La fonction première, c'est de sensibiliser les élèves. On a fait un premier brief en classe sur c'est quoi une plante, un arbre, qu'est-ce que ça va apporter." Au total, une soixantaine d'arbres, arbustes et plantes vivaces feront vivre cette mini-forêt dont les premiers efforts seront observables d'ici trois ans.
Une 11è classe en extérieur
Au-delà de la verdure, les enseignants souhaitent que cette cours devienne leur 11è classe extérieur. Pour cela, un amphithéâtre sera érigé dans un coin. "Il y aura de la récitation de poésie, des saynettes de théâtre, de la lecture à voix haute. Il y aura aussi un espace zen derrière la cours des maternelles. C'est un espace où on pourra y faire de la lecture, de la sophrologie, de l'écoute musicale", précise le directeur. Le projet a été aussi été pensé pour récupérer l'eau de pluie des trois bâtiments qui entourent la cours. "On fera un principe de noue, une sorte de petite rivière qui naturellement drainera l'eau. Ça servira de terrain de jeu pour les enfants, car il y aura un tobbotunnel dessiné par les enfants. C'est une zone où ils pourront glisser avec une petite butte et la rivière passera au milieu. Ils pourront observer les insectes et les plantes. Et l'eau plutôt qu'elle reparte dans les eaux usées de la ville, elle retombera dans les nappes phréatiques en dessous de l'école."
Des projets alternatifs seront auss proposés comme la conception de confitures à partir des fruits produits par les poiriers, pruneliers et pêchiers de la mini-forêt. Un éco-système dont les enfants devront prendre soin. "L'idéal, ça serait d'aller sur des éco-délégués où il y a vraiment une responsabilisation des enfants et une transmission d'année en année. Qu'il ait des ateliers de taille et d'entretien", souligne Nicolas Baril. Le projet va durer deux ans pour un coût total de 196 000 €, financé par des dons de particuliers et d'entreprises. En Anjou et en Mayenne, le CPIE, le Centre permanent d'initiatives pour l'environnement peut accompagner les futurs projets dans la maîtrise d'ouvrage.