Candé. Au carnaval, résidents et personnels de l'EHPAD s'unissent autour d'un char

C'est un événement qui marque toutes les générations du Candéen. Depuis 1946, petits et grands se rassemblent autour des chars du carnaval de Candé. Une fête populaire orchestrée par le Foyer laïque qui continue d'attirer les foules. Après le défilé de jour, l'EHPAD de Candé s'apprête de nouveau, dans la nuit du mardi 30 avril, à pavaner son char, réalisé par des résidents, du personnel et des bénévoles. 

Les Seniors'Olympiques

Sur ce char, les résidents et le personnel de l'EHPAD de Candé portent leur propre flamme olympique, un clin d'œil aux Jeux olympiques de Paris 2024. À l'avant, on retrouve, par exemple, une Tour Eiffel de 4 mètres de haut. "Elle a été faite par notre bénévole Bébert Ier, ancien menuisier. Il nous a fait une super Tour Eiffel en trois étages et chaque étage a été peint par des résidents. Il nous a fait une Tour Eiffel comme si on y était. Je pense que même Anne Hidalgo pourrait nous l'emprunter", s'amuse Hélène. Juste derrière, la flamme olympique jaillit d'un vase. "Sous le socle, on a un souffle d'air qui va projeter du tissu qui représente une flamme. Des collègues ont décoré le socle". Enfin, en fond de char, les passants pourront voir le podium réalisé avec du bois de palettes, du grillage à poule issu de la maison d'un ancien résident et des fleurs en plastiques confectionnées par des résidents. 

Lors du défilé, le char sera suivi d'une dizaine de danseuses, membres du personnel de l'EHPAD. Depuis trois mois, elles s'entraînent à danser sur les musiques Le Coach de Soprano et le Madison. "On a une aide-soignante qu'on a rebaptisée Chamelle Ouali qui était en charge de la chorégraphie", confie Cathy l'une des danseuses. "Pour nous, ça fait du bien de sortir du contexte du soin. Ça fait du bien pour les familles et les bénévoles qui sont présents toute l'année. Les fauteuils roulants sont décorés avec des petits pompons. C'est chouette, c'est une belle relation". 

"Montrer qu'à l'EHPAD, il y a de la vie"

Avec ce projet, le message est clair pour Hélène Tison. "Nous voulons faire passer l'information, qu'il n'y a pas d'âge pour faire du sports". De chaque côté du char, deux écrans ont été installés où seront diffusées des photos montrant les résidents en train de faire de l'activité physique adaptée. "On veut déconstruire cette idée de quand on est vieux, on ne peut plus rien faire. Ce n'est pas vrai, bien au contraire. À l'EHPAD, il y a des gens qui font des choses qu'ils n'ont jamais fait dans leur vie d'avant", explique Hélène. 

"C'est important de véhiculer que dans une maison de retraite, certes, c'est sans doute la dernière demeure de ces résidents. Certes, il y a des moments tristes lorsqu'ils nous quittent, mais il y a beaucoup de moments gais. Je regrette qu'on ne parle que du négatif. Chez nous, on est une grande famille. On fait tous de notre mieux pour le bien-être de nos résidents et leur rendre la vie, la plus belle possible", ajoute l'animatrice. D'ailleurs, deux résidents seront sur le char lors du défilé.

Mémoires d'anciens  

Finalement, il n'existe pas plus grande mémoire du carnaval qu'à l'EHPAD de Candé. "Ici, la majorité des résidents sont du coin. Ils ont tous vécu avec le carnaval", explique Hélène. Dans l'une des chambres, Jeannine Gagneux nous ouvre. À 84 ans, cette ancienne gérante d'une boutique d'électro-ménager, s'amuse à nous raconter, "c'était l'association des commerçants qui faisait son char. Le soir, on était heureux de se retrouver à faire le char. C'était des parties de plaisir, on se faire des farces".

Dans un autre couloir, la rayonnante Juliette Thiévin, 96 ans, originaire de La Cornuaille, se remémore. "Depuis l'âge de 16 ans qu'on y allait. C'était très bien, on y allait tous les ans. On allait sur les manèges, au bal, on suivait les chars. Et puis nous, on adorait danser. On était toute une bande d'amis. C'était bien". Les deux femmes ont pu se rendre au carnaval pour voir le char de l'EHPAD, comme pour rappeler qu'il n'y a pas d'âge pour s'amuser.