Maine et Loire

Combrée. Pour les salariés d'Eolane, réponse ce vendredi

Ce vendredi 18 avril, le tribunal de commerce de Paris doit rendre sa décision sur le plan de cession de l'entreprise Eolane entre deux candidats, dont le suisse Cicor est en pôle position avec la reprise des trois sites angevins, mais où il envisage 89 licenciements.

Publié : 15 avril 2025 à 8h20 - Modifié : 15 avril 2025 à 8h31 Alexis Vellayoudom

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Le site de Combrée
Crédit : Capture d'écran Google Street View

Réponse ce vendredi pour les salariés d'Eolane. En procédure de redressement judiciaire, le tribunal de commerce de Paris doit rendre sa décision ce 18 avril sur le choix du candidat à la reprise du fabricant et concepteur de cartes électroniques. Le groupe Cicor tient la barre, mais le géant suisse prévoit tout de même 89 licenciements sur les trois sites du Maine-et-Loire. Un point sur lequel les salariés, élus au Comité social et économique, tentent encore de négocier. 

 

"Sur les postes ciblés, il y a des choses qui ne nous conviennent pas"

 

C'est, sans aucun doute, la meilleure offre de rachat selon les salariés. En fin de semaine, les juges devront trancher entre l'offre de reprise du groupe suisse Cicor et le lyonnais Synov. Mais le premier est en pôle position, le groupe Circor prévoit la reprise de six sites de production sur les sept que compte Eolane, dont les deux sites angevins situés à Angers et Combrée, contrairement à Synov qui ne prévoit la reprise que de deux sites. "Cicor présente la meilleure offre, largement !", valide Cécile Boisteau, élu CSE et contrôleuse de gestion au service Recherche et Développement. "Cicor sauve 670 salariés sur 781, l'autre offre n'en sauve qu'une centaine", précise à côté Pierre Martin, technicien test et délégué syndical CGT. 

 

Quelle offre de reprise est la meilleure selon les élus CSE de Combrée ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Mais pour autant, tout n'est pas tout rose avec l'éventuelle reprise du géant suisse. Cicor prévoit dans son plan le licenciement de 89 personnes en Anjou, dont 23 à Angers, 40 sur le site France et 26 à Combrée. "Sur les postes ciblés, il y a des choses qui ne nous conviennent pas. Il y a des postes qu'on considère essentiel au bon fonctionnement de l'entreprise et si on se décharge de ces personnes-là, il y aura un problème organisationnel qui va apparaître parce que ce sont des compétences uniques pour certaines personnes", souligne Cécile Boisteau. "Certains clients sont attachés à des personnes du site et si ces personnes ne sont plus là, il y aura une vraie perte de confiance", poursuit Isabelle Tennerel, élue CSE et salariée du pôle Supplain chain.

 

Les élus du CSE d'Eolane à Combrée sont encore en négociation sur les licenciements
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Les élus CSE se battent encore pour changer la donne. "Au travers de ces suppressions, ça va générer de la surcharge sur d'autres postes qui vont démotiver certaines personnes et peut-être entraîner une vague de démission. Donc il y a des ajustements minimes par rapport à la quantité de licenciement, mais possible", ajoute Pierre Martin. Le délégué syndical pointe aussi les conséquences sur la ville : "Le CSE a fait en sorte de placer un critère qui permet de favoriser les personnes qui sont proches de l'entreprise donc on limite l'impact des gens qui habitent la région, mais quoiqu'il arrive une entreprise qui réduit en effectif, ça va diminuer l'attraction de la ville sur le territoire."

 

Une situation qui aurait pu être évitée ? 

 

Oui selon un bilan économique réalisé par l'un des candidats. D'après ce bilan, Eolane en est arrivé à cette situation en raison, "d'une ingérence de l'actionnaire actuel du groupe". Depuis l'arrivée d'Hivest en juillet 2017, trois équipes de direction se sont succédées avec des stratégies différentes conduisant à la fermeture de trois sites, et des plans de réorganisations qui ont détérioré les relations avec les fournisseurs, jusqu'aux trois conciliations coup sur coup depuis mars 2025. Aujourd'hui, les élus de CSE souhaitent que l'actionnaire s'implique un peu plus dans l'accompagnement des licenciements. Il faudra attendre la décision de ce vendredi.