En Maine-et-Loire, la CGT des sapeurs-pompiers dénonce l'obligation du pass sanitaire

Au 15 septembre, les sapeurs-pompiers devront présenter une dose ou une vaccination complète pour aller travailler sous peine d'être suspendu. Une décision inacceptable pour la CGT.

Publié : 27 août 2021 à 15h15 - Modifié : 27 août 2021 à 15h19 par Alexis Vellayoudom

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Laurent Lelièvre est sapeur-pompier au centre de secours de Segré
Crédit : Alexis Vellayoudom

Les pompiers avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Depuis le 11 août, ils doivent présenter un test négatif pour aller travailler. Une réglementation entrée en vigueur en moins de 3 jours. Les pompiers professionnels et volontaires sont priés de se faire tester sur leurs jours de repos et comme les soignants, ils devront présenter une dose ou un pass sanitaire complet au 15 septembre pour venir travailler sous peine d'être suspendu et d'une perte de salaire.

 

Pas contre la vaccination, mais contre l'obligation du pass sanitaire 

 

Pour protester contre cette obligation vaccinale, les syndicats ont décidé d'organiser un débrayage le 15 septembre pendant 2 heures dans tous les centres de secours. L'adjudant Laurent Lelièvre, sapeur-pompier professionnel au centre de secours de Segré et délégué CGT du SDIS 49 (Service d'Incendie et de Secours du Maine-et-Loire) exprime le mécontentement des sapeurs-pompiers : "d'un seul coup, c'est la carotte et le bâton. Si vous êtes gentil, vous pourrez continuer le travail, si vous ne l'êtes pas, on vous met un coup de bâton et vous serez suspendu donc perte de salaire. Pour nous, c'est inaceptable et inadmissible". 

En première ligne et applaudi un jour, le lendemain plus considéré et menacé. Les pompiers ont l'impression de ne pas être entendu et écoute selon la CGT, "j'ai vraiment le sentiment que ça va laisser des traces ce pass sanitaire. J'ai entendu quelqu'un me dire "je me sens violé, je ne me sens pas respecté". Et s'il y a un domaine où on ne doit pas utiliser le bâton, c'est celui de la santé, c'est personnel. Soyons ensemble pour éviter qu'il y ait des drames parce que ça peut se finir comme ça. Perdre son salaire à la fin du mois, c'est pas anodin", confie le sapeur-pompier qui est vacciné.   

 

 

La CGT du SDIS 49 dénonce l'obligation de la vaccination chez les sapeurs-pompiers
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Le dialogue est rompu avec les instances gouvernementales alors le SDIS 49 essaye tant bien que mal de le rétablir. Un professeur du CHU d'Angers se déplace dans toutes les casernes pour échanger avec les pompiers sur le vaccin, "c'est un gars très pédagogue qui permet de dédramatiser la vaccination. Il n'est pas là pour influencer dans un sens comme dans un autre, mais il essaye de rétablir des vérités. Il y a besoin de ces explications, de cette bienveillance. On aurait dû faire ce genre de chose, au moment de la pandémie", explique Laurent Lelièvre. 

 

Des sapeurs-pompiers volontaires peu vaccinés

 

Au 15 septembre, ceux qui ne sont pas vaccinés seront suspendus et ça pourrait concerner une partie des sapeurs-pompiers volontaires. À aujourd'hui en Maine-et-Loire, 61 % des pompiers professionnels sont vaccinés contre 33 % chez les volontaires, "ça pose un problème pour la sécurité, pour l'engagement des moyens. Si au 15 septembre, on n'est pas 50 % dans les centres de secours, on pourrait se retrouver dans des situations où on ne pourrait pas faire la couverture opérationnelle. Ça veut des délais d'intervention plus long et d'autres centres de secours qui viennent faire la couverture opérationnelle. Ça a été fait dans la précipitation", explique le délégué CGT du SDIS 49. 

 

La faible vaccination des sapeurs-pompiers volontaires peut entraîner un problème de fonctionnement
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

La CGT SDIS 49 demande à ce que la direction ne suspende pas les agents non vaccinés, mais d'accepter que les agents prennent des disponibilités ou qu'ils soient reclassés.