Laval. L'école de production May'usinage veut attirer de nouvelles recrues
Depuis septembre dernier, l'école de production May'usinage accueille 10 élèves en CAP conducteur d'installation de production à Laval. Une manière d'attirer des jeunes dans un secteur qui recrute, et de proposer une formation très concrète à des élèves parfois éloignés de l'école.
Publié : 6 février 2024 à 14h09 par Marie Chevillard
Une nouvelle école de production a ouvert à Laval, depuis septembre dernier. A l'initiative d'une association réunissant l’UIMM 53 (l'Union des industries et métiers de la métallurgie), des industriels et des représentants de l’Éducation nationale, May'usinage accueille 10 élèves en CAP conducteur d'installation de production, pendant deux ans.
Un effectif précieux, alors que le secteur manque de main d'oeuvre : 700 postes étaient à pourvoir en Mayenne en 2023. "On constatait qu'on avait du mal à attirer des jeunes vers nos métiers, explique Bruno Rigouin, président de l'UIMM 53 et de l'association May'usinage. L'avantage des écoles de production, c'est que les élèves se retrouvent deux-tiers du temps en atelier, et un tiers en théorie."
De vraies commandes d'entreprises
Une partie pratique plus importante que dans des lycées professionnels par exemple, qui leur permet de partir du concret pour mieux comprendre la théorie, en mathématiques, physique, ou technologie. L'école emploie une dizaine de professeurs, dont un formateur en atelier. Avec, en ligne de mire, l'embauche prochaine d'un deuxième formateur.
"L'école répond aussi aux véritables besoins d'entrepreneurs, précise Bruno Rigouin. Aujourd'hui, on a la chance de travailler pour une société mayennaise qui fabrique des vélos cargos électriques. Les pièces qu'ils vont réaliser, ils vont pouvoir se rendre compte tout de suite qu'elles seront montées sur des véhicules, donc il n'y a pas plus concret que ça aujourd'hui." Des productions qui participent aussi à la pérennité financière de l'école : May'usinage est toujours à la recherche de nouvelles commandes d'entreprises, pour l'aider à boucler son budget de 700 000 euros.
Une formation où Enzo, 15 ans, a vite trouvé ses marques. "J'aime le manuel, j'aime le numérique, sourit le jeune homme. On a vraiment appris beaucoup de choses depuis la rentrée : manipuler les machines, dessiner des plans, des pièces... Comme c'est un secteur qui recrute beaucoup, j'ai voulu aller dans cette filière-là et je n'ai aucun regret, je suis très content d'être là !"
"Les élèves sont à l'heure, tous les jours"
Bruno Rigouin se réjouit de témoignages comme celui-ci, qui répondent à un autre objectif : redonner de la motivation et de la confiance à des jeunes parfois éloignés du milieu scolaire. "Une grande partie des élèves que l'on a aujourd'hui n'allaient plus à l'école l'année dernière. Depuis la rentrée, ils sont là tous les jours, à l'heure, même s'ils ne viennent pas forcément de Laval. C'est une réponse aussi auprès des parents, qui peuvent se dire "mon enfant est à l'école"."
L'école May'usinage espère proposer une poursuite d'études en bac professionnel technicien d'usinage, à partir de septembre 2025.
Au total, les Pays de la Loire comptent 13 écoles de production : la Région espère y accueillir plus de 500 élèves d'ici 2028.