Laval. Le bateau-lavoir Saint-Yves de nouveaux en travaux avant un long périple administratif

Le Saint-Yves, c'est un vieux serpent de mer à Laval. Depuis 2009, le bateau-lavoir à étage, l'un des deux derniers en France avec son frère le Saint-Julien qui a retrouvé son site d'amarrage sur la Mayenne en 2013, est à l'abandon sur un terrain enherbé en bordure de la route qui mène vers L'Huisserie. En 2017, lorsque Florian Bercault est élu à la mairie de Laval, le jeune édile promet pour la fin de son mandat, une restauration complète de ce patrimoine emblématique de la ville. Quatre ans plus tard, la structure subit une remise à niveau, la toiture est refaite à neuf. Mais voilà, dans le secteur du patrimoine, le temps est parfois long. Il aura donc fallu attendre 2023 pour voir une nouvelle tranche de la restauration du bateau-lavoir.

Un intérieur encore bien préservé

Depuis septembre, l'entreprise Colas est à pied d'oeuvre pour parfaire la protection du bateau, d'un montant de 25 000 €. Au terme d'une première phase de nettoyage et de dépoussiérage de l'intérieur, l'entreprise, habituée à ce type de chantier, a réalisé un traitement contre les nuisibles sur la structure. La deuxième phase a ensuite pu commencer. "On a protégé le bardage extérieur. On a appliqué sur des tasseaux en bois, des panneaux en bois qui vont permettre de protéger de la pluie les bardages extérieurs, notamment toute la peinture qui est pas mal abîmée. Ces panneaux sont posés sur des tasseaux pour permettre la ventilation du bardage existant et éviter qu'on ait une dégradation trop importante des panneaux extérieurs", décrit Benoît Landemaine, gérant de la menuiserie.

C'était l'une des craintes de l'association lavalloise, Sauvons le bateau lavoir St Yves, la détérioration clinique du monument. L'artisan rassure, "il est assez sain, on n'a pas vu de désordre trop important qui nécessitait des interventions urgentes. Le plancher est sain. La toiture avait été refaite, on n'a pas vu d'infiltrations d'eau. Il est assez bien préservé à l'intérieur". En ce qui concerne la coque du bateau, une nouvelle coque est à l'étude, "une construction nouvelle avec des techniques anciennes ", précise Bruno Fléchard, adjoint au maire Culture pour Tous et délégué communautaire, chargé de la Politique culturelle. 

Le bateau-lavoir ne sera pas sur l'eau avant la fin du mandat

Mais ce frémissement sera de courte durée. Après la fin de ces travaux de protection, le bateau-lavoir va devoir une nouvelle fois attendre. "On est dans le domaine du monument historique et que le temps monument historique est quelque chose qui nous échappe parfois. Ca s'inscrit dans un temps très long parce que les partenariats sont au niveau national. Même si on décide de faire les moindres travaux, on doit faire avec l'Etat qui donne son avis sur ce qu'on envisage de faire et nous donne son aval. Les choses avancent lentement, et nous, on est surtout content que les choses avancent", explique Bruno Fléchard.

Concrètement, la prochaine phase de restauration ne débutera que quand la future fonction du bateau-lavoir Saint-Yves sera déterminée et validée par l'Etat. "On aura aucune aide de l'Etat tant que le projet de destination n'est pas déterminée. Le monument historique n'accepte plus de restaurer un bâtiment pour lui-même. Il l'accepte dans la mesure où il y a un projet qui le fera vivre et ouvrira les portes aux utilisateurs et à la population", maintien l'élu. Avant la fin du mandat ? "Terminé peut-être pas, mais en tout qu'on ait engagé les choses et écrit le projet, oui avant la fin du mandat, il faudra que ça soit écrit", répond Bruno Fléchard. 

Quel futur pour le Saint-Yves ?

Pour le moment, rien de concret, mais le bateau-lavoir pourrait figurer dans un projet d'ensemble de la halte fluviale, "la cerise sur le gâteau", s'amuse l'élu. Parmi les hypothèses probables, le Saint-Yves pourrait devenir, "le lieu phare d'accueil du tourisme pendant la saison, de juin à septembre et peut-être l'hiver, lui trouver une autre destination. Un lieu plus ouvert pour des expositions, des réceptions. Un lieu de partenariat avec le collectif qui pourra donner son mot sur comment faire valoir sur ce bateau-lavoir", détaille l'adjoint au maire. 

C'est de nouveau un temps de réflexion qui débute.