Laval. Les Bains douches en lice pour devenir "Le Monument préféré des français"
Inaugurés en 1927 et aujourd'hui lieu d'exposition, les Bains douches lavallois concourent pour l'émission télévisée "Le Monument préféré des français". Les votes sont ouverts jusqu'à ce vendredi 24 mai au soir.
Publié : 23 mai 2024 à 13h22 par Marie Chevillard
Dernière ligne droite pour soutenir la candidature des Bains douches à Laval, pour devenir "Le Monument préféré des français" ! C'est le nom de l'émission télévisée présentée par Stéphane Bern au mois de septembre, qui met à l'honneur un monument par région et propose aux spectateurs de choisir leur favori. Dans cette première phase de vote, les Bains douches de Laval affrontent le circuit des 24 Heures du Mans, pour représenter les Pays de la Loire.
Inauguré en 1927, le bâtiment lavallois situé près du Vieux-Pont compte bien faire valoir ses atouts, assure Stéphane Hiland, responsable du service patrimoine de la Ville de Laval. "Le lieu a été construit à l'initiative d'Eugène Jamin, maire de Laval, qui souhaitait assurer la promotion de l'hygiène corporelle. À cette époque, mis à part dans certains intérieurs bourgeois, il n'y avait qu'à deux endroits où on était en mesure de prendre une douche ou un bain dans la ville : l'hôpital ou la prison ! Eugène Jamin voulait en faire une espèce de palais social, avec un effet 'whaouh' dès l'entrée, grâce aux mosaïques bleues et or d'Isidore Odorico."
Une vie "foisonnante" jusque dans les années 1970
Un intérieur tout en mosaïque, qui tranche avec la façade "de style néo-égyptien, relativement sobre", décrit Stéphane Hiland. "Dès l'entrée, le lieu se sépare en deux espaces : côté gauche, on retrouve six cabines de bain, chauffées, à un prix qui devait être beaucoup plus élevé que pour une simple douche ; et côté droit, des douches, plus nombreuses, où le gérant choisissait la température de l'eau, qui étaient souvent tiède, et contribuait aussi à assurer un flux régulier de clients."
Dès le début, le public répond présent, avec pas moins de 15 000 fréquentations dès la première année (pour 28 000 habitants à l'époque), "des individuels, mais aussi les scolaires, qui venaient une fois par semaine. Le lieu va connaître une vie foisonnante jusque dans les années 1970-1980, avec l'apparition des nouveaux quartiers de la périphérie lavalloise et leurs nouveaux logements, dotés de salles de bain."
Le lieu restera malgré tout ouvert jusqu'en 2003, avant de fortement se dégrader via des fissures dans le béton, l'apparition de mousses... Des dégâts stoppés à partir de 2009, point de départ de la restauration du monument.
8 ans pour assurer sa restauration
"Une exposition consacrée à l'oeuvre d'Isidore Odorico a eu lieu au musée de Bretagne, à Rennes, se souvient le responsable du service patrimoine de la Ville. Ça a été le début d'une belle aventure, avec la labellisation du monument comme patrimoine du XXe siècle en 2010, l'inscription du site à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2014, un vaste chantier participatif de restauration, jusqu'à sa réouverture en septembre 2017."
Depuis, le site est ouvert à la visite tout l'été, pendant les Lumières de Laval en décembre et à l'occasion d'expositions temporaires. La prochaine est intitulée « Mémoires d'eau : histoire des piscines lavalloises », à découvrir du 2 juillet au 31 août sur place.
Pour l'émission "Le Monument préféré des français", les votes sont ouverts jusqu'à ce vendredi 24 mai 23h59, sur le site de France télévisions. En 2022, le musée Robert-Tatin était arrivé en 11e position de ce classement.