Laval. Une maman se retrouve sans solutions pour accueillir son fils autiste à la rentrée prochaine

Stamatis, 7 ans et autiste sévère, ne peut pas intégrer la SATED, faute de place. Elise, sa maman, pourrait arrêter ses deux boulots, si elle n'a pas de solutions à la rentrée prochaine.

4 mai 2023 à 10h04 - Modifié : 4 mai 2023 à 10h18 par Alexis Vellayoudom

Elise Maringer enfant autiste
Elise Maringer se bat pour trouver une structure d'accueil à son fils Stamatis
Crédit : Elise Maringer

C'est le combat d'une maman pour son fils. Elise Maringer habite Laval avec ses deux fils qu'elle élève seule, Alexis, 5 ans et son aîné Stamatis, 7 ans et autiste sévère. Mais pour ce dernier, la Lavalloise se retrouve sans solutions pour la prochaine rentrée scolaire. Elle doit, pour le moment, envisager d'arrêter ses deux boulots. 

 

Pas de place en structure

 

Le 25 avril, c'est plein d'espoir qu'Elise se rend à la Maison départementale de l'Autonomie de la Mayenne (MDA). La Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées doit statuer de l'orientation de son fils, "il est depuis deux ans en Unité École Maternelle Autisme. Il avait même obtenu une année dérogatoire", raconte la maman. Mais à 7 ans, il est désormais trop vieux pour être pris en charge, l'enfant doit intégrer une nouvelle structure, "concrètement, s'il doit intégrer de l'ordinaire, c'est-à-dire de l'élémentaire, c'est un enfant qui n'est pas en capacité de faire un dessin ou de tenir un crayon. Il a un développement psychomoteur situé entre 18 à 24 mois, ce n'est pas adapté, il serait trop en difficulté", confie Elise. 

 

Elise Maringer revient sur sa situation
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

La MDA décide alors de le diriger vers la SATED de Laval, Soutenir l'Autisme et les Troubles Envahissants du Développement, implantée à 200 mètres de chez la famille. Sauf que la structure qui accueille des enfants entre 8 et 20 ans n'a plus de place. Contactée, la SATED explique : "nos 18 places sont prises. On ne peut pas libérer de places, si les enfants déjà présent n'ont pas une nouvelle structure pour les accueillir. On a plusieurs personnes sur liste d'attente". "C'est ça le cercle vicieux de ce système. Il n'y a pas de roulements, pas d'ouverture de places. Ça dépend de la Région et de l'ARS, et ils sont déjà en sur-effectif", commente Elise. 

 

"On n'offre pas la même chance aux enfants en situation de handicap"

 

Et le tableau se noircit pour la maman, "la Maison départementale de l'Autonomie n'a pas de solutions à me proposer. Ce qui veut qu'en septembre, c'est tout qui s'arrête. Pas de structure qui puisse l'accueillir, pas d'orientation. Dans mon cas, je suis obligé d'arrêter de travailler pour m'en occuper à temps plein donc c'est très problématique". Une vie professionnelle qu'Elise s'était déjà aménagée pour prendre soin de son fils, "je suis AESH, justement, c'est un peu le comble. Ça veut dire que pour le coup, ça enlève aussi une AESH pour un enfant en situation de handicap. Je suis également assistante d'éducation dans un lycée donc au total, je fais 27 heures par semaine parce que je ne peux pas faire plus, justement pour aller chercher mon fils et être là pour lui. Et au final, je dois faire une croix dessus parce que j'en fais quoi de mon petit. Je vais tous les jours à la MDA leur laisser et leur dire vous vous en occupez ? C'est toute une vie de famille qui est impactée et tout s'arrête". 

 

La SATED n'a plus de place
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Elise redoute que cette situation mette en péril le développement de son fils, "j'ai vu vraiment des progrès fulgurants pour mon fils en termes de communication, de sociabilisation et de lien social, c'est vraiment super, ça fait progresser. Et enfaîtes, on va lui dire du jour au lendemain, tout s'arrête pour toi. Tu vas rester H24 à la maison sans voir des enfants de ton âge" . La mère de famille est désemparée : "ça me dégoûte parce que tout le monde le sait qu'on manque cruellement de place. On est capable de débloquer des budgets pour beaucoup de choses. Là, on est dans des situations, où c'est des petits-bouts, on prône le 100 % inclusion, mais concrètement, dans les faits il n'y a pas ce qu'il faut. Je comprends pas qu'on puisse laisser des familles sans rien, débrouillez-vous. Ça me révolte, je me dis que c'est pas possible de laisser un enfant sur le trottoir quand on lui dit que l'école est obligatoire, l'inclusion pour tous donc enfaîtes, on n'offre pas la même chance aux enfants en situation de handicap, c'est pas vrai".

 

La maman de Stamathis est dégoutée
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Elise Maringer a écrit aux élus, à l'état et au défenseur des Droits pour leur demander d'ouvrir des places d'accueil,"mon fils est non verbal, mais je veux qu'on l'entende".