Mort de Nahel : une nuit de violences urbaines à Laval, des tags à Angers
A Laval, deux bâtiments ont été détruits par des incendies volontaires, les forces de l'ordre et pompiers visés par des tirs de mortier dans la nuit du 28 au 29 juin, après le décès de l'adolescent pour un refus d'obtempérer à Nanterre.
29 juin 2023 à 13h55 par Coralie Juret
"La Ville de Laval est sous le choc". Réaction de son maire Florian Bercault qui condamne ce matin des violences "inouies", pour la deuxième nuit consécutive à Laval. Comme dans d'autres villes de France, des quartiers populaires se sont embrasés après le décès d'un adolescent de 17 ans, Nahel, tué par un policier lors d'un refus d'obtempérer.
Cette nuit du 28 au 29 juin, un premier départ de feu a été signalé hier soir à 22h45 dans les anciens locaux de la Croix Rouge, quartier St Nicolas à Laval, indique la préfecture de la Mayenne qui avait déclenché une cellule de crise. Un autre feu sur des véhicules à 1h15, s'est propagé au Mac Donald's voisin. Les tirs de mortiers "d'individus cagoulés et mobiles" ont empêché les pompiers d'intervenir, le restaurant a entièrement été détruit. Des dégradations et pillages ont aussi été constatés dans les commerces et entreprises proches.
Puis à partir de 2h30 du matin aux Fourches, des dégradations et incendies volontaires ont ciblé la maison de quartier, une annexe et le centre aéré Planète môme, qui a été pratiquement détruit. La situation est revenue calme avec 5h, avec le renfort de gaz lacrymogène et de la gendarmerie départementale.
Ce jeudi matin, l'école Charles Perrault est restée fermée et un service minimum d'accueil a été mis en place, ainsi qu'une cellule d'écoute pour les habitants des deux quartiers, et un accompagnement juridique pour les commerçants touchés. La préfète de la Mayenne "condamne avec la plus grande fermeté les dégradations et violences inacceptables à l'encontre des forces de l'ordre et des pompiers". Plusieurs rendez-vous et réunions prévues aux Fourches et à Saint Nicolas aujourd'hui ont été repoussées.
A Angers, épargnée par les violences de la nuit dernière, des tags ont été découverts rue Thiers en centre-ville, rapporte le Courrier de l'Ouest. On y lit "Nahel, 17 ans, tué par l'Etat".