Grugé-l'Hôpital. Des riverains se regroupent en association pour empêcher l'implantation d'éoliennes
La société Valeco porte un projet de 5 éoliennes sur les communes de Grugé-l'Hôpital, Renazé et La Boissière. Des riverains de Grugé-l'hôpital reprochent aux mairies le manque d'informations. Ils se sont regroupés en association pour lutter contre ce projet.
27 février 2021 à 7h55 - Modifié : 27 février 2021 à 7h57 par Alexis Vellayoudom
Un nouveau parc éolien qui fait débat sur le segréen. En décembre, des riverains de Grugé-l'Hôpital sont informés par la société montpelliéraine Valeco qu'un projet éolien est en cours. Cinq éoliennes dont deux sur Grugé-l'Hôpital, à proximité de leurs maisons, sur la RD 71 entre Bouillé-Ménard et Renazé. Deux autres sont sur Renazé et une à La Boissière. Surpris, une dizaine de riverains ont créé l'association Bien vivre en Pays Bleu pour lutter contre ce projet pour lequel ils ne sont pas favorables.
Des riverains mal informés ?
Brigitte Doris est la présidente de l'association. En août 2019, cette Sarthoise décide de venir s'installer sur le lieu-dit L'Avenue à Grugé-l'Hôpital. Un projet familial, elle et son mari investissent dans les 15 hectares pour permettre à leur fille Léa, encore aux études, de lancer sa poulinière avec des poulins issus d’étalons français, "à l'époque, la propriétaire ne nous a rient dit", explique Brigitte Doris. Le projet est à l'étude, les propriétaires concernés sont contactés entre l'été 2018 et le début de l'année 2019, mais peu d'informations circulent auprès des autres riverains. Les membres de l'association reprochent aux mairies le manque d'informations.
"Sur ce genre de projet, on a très peu d'informations" - Christian Delahaye, ancien maire de la commune déléguée de Grugé l'Hôpital
D'après des documents que nous avons pu voir, la société Valeco, porteuse du projet, avait prévu d'envoyer une première lettre d'informations en septembre 2019, "visiblement, il y a eu un problème de distribution sur la commune de Grugé-l'Hôpital", explique Pierrick Esnault, le maire d'Ombrée d'Anjou. Adjoint à l'époque, il nous confie, "l'ancien maire délégué de Grugé-l'Hôpital nous a informé qu'il semblerait qu'il puisse avoir un parc éolien", mais sans précisions.
De son côté, Christian Delahaye, ancien maire de Grugé-l'Hôpital justifie, "j'ai été contacté à l'été 2018 parce que j'étais directement concerné, mais je n'avais pas tous les éléments. Sur ce genre de projet, on a très peu d'informations, mais je comprends les riverains". En effet, les porteurs de projet ne sont pas tenus d'avoir l'accord des mairies, les décisions se jouent en préfecture, "pour être honnête, des élus de Grugé-l'Hôpital n'étaient même pas au courant", ajoute Pierrick Esnault.
Mise au courant 1 an et demi après son installation
À L'Avenue, Brigitte Doris apprend la nouvelle en décembre dernier, soit un an et demi après son installation, "nous l'avons appris subitement par une riveraine qui est venue nous voir et nous informer pour savoir si on était au courant". D'après, les plans fournis par la deuxième lettre d'informations, une éolienne est à 600 mètres de sa poulinière, "on est très inquiet, on ne voudrait pas mettre en danger leur gestation et le futur de l'élevage de ma fille".
Elle s'adresse à la mairie d'Ombrée d'Anjou qui lui répond de voir avec la société Valeco ce que fait la riveraine. Une rencontre est organisée chez elle avec le responsable du projet, au lieu-dit L'Avenue à Grugé-l'Hôpital, "on leur a demandé, est-ce que vous connaissez vraiment l'impact sur les poulinières ? On nous a répondu que si le projet aboutissait, ils verraient ça à l'avenir, ils aménageraient. Ça accentue nos inquiétudes", confie Brigitte Doris.
Une association pour empêcher l'implantation de ces éoliennes
Brigitte Doris et quelques riverains créent l'association Bien vivre en Pays Bleu. Brigitte de Buor, une autre riveraine, est contre ce projet, elle invoque la détérioration du paysage, mais aussi "le bruit par rapport aux gens. La nuisance reconnue proche des habitations et des élevages est volontairement sous-estimée et nous ça nous ennuie énormément".
L'association veut alerter les riverains, "on a déjà alerté les préfets, le député Philippe Bolo qui a répondu rapidement. Notre envie, c'est de s'entourer de personnes pour étudier l'impact, se baser sur des faits réels", ajoute Brigitte Doris. Le député Philippe Bolo devrait rencontrer les riverains prochainement.
De son côté, le maire d'Ombrée d'Anjou, Pierrick Esnault souhaiterait organiser une réunion publique, mais le contexte sanitaire ne le permet pas, "je comprends les inquiétudes des riverains. On va étudier le projet en commission, même si on n'a pas le pouvoir de décider, on ne pourra émettre qu'un avis" avant d'ajouter, "on a des objectifs d'énergie renouvelable, comment on y arrive si on s'oppose à tout ? Après, il faut qu'on prenne le temps".
Les membres de l'association sont prêts à aller au tribunal pour avoir gain de cause.