Protection à l'enfance : L'État et le Maine-et-Loire mettent à la main à la poche pour renforcer et financer de nouvelles mesures
Hier, Adrien Taquet, secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, est venu inaugurer SOS village d'enfants du Lion d'Angers. L'occasion de financier un partenariat avec le Maine-et-Loire. 9 millions d'euros sur 3 ans pour renforcer et financer de nouveaux dispositifs.
Publié : 26 novembre 2021 à 10h58 par Alexis Vellayoudom
Ce mercredi 25 novembre, Adrien Taquet, le secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, était au Lion d'Angers pour présenter le partenariat avec le Maine-et-Loire pour renforcer la protection à l'enfance. Il a d'abord inauguré le SOS village d'enfants, ouvert depuis 2019. Aujourd'hui, la structure accueille 50 enfants placés par la protection à l'enfance dont 15 fratries, réparties dans 11 maisons. Les enfants accueillis ont entre 1 an et 17 ans et sont accompagnés par une trentaine d'agents dont des éducateurs familiaux, "aujourd'hui, on recherche des éducateurs familiaux. Leur rôle est d'accompagner les enfants et ils vivent à l'intérieur des maisons pour maximum 3 semaines", explique Hervé Laud, directeur de la prospective et du plaidoyer dans l'association.
Daniel Burroy, le président de l'association SOS village d'enfants, a ouvert cette inauguration en rappelant l'importance d'écouter, "la voix des enfants". Avant de saluer l'ajout des amendements au projet de loi sur la protection à l'enfance (débattu au Parlement les 14 et 15 décembre), d'abord sur la fin des sorties sèches de l'ASE des enfants placés de plus de 18 ans et l'interdiction de la séparation de séparer les fratries.
Des mesures pour la santé des enfants et en situation de handicap
Dans ce partenariat, figure 11 objectifs pour la protection à l'enfance, donnés par l'État aux départements, auxquels s'ajoutent des objectifs facultatifs, 11 pour le Maine-et-Loire. Pour accomplir ses objectifs, l'État alloue 3 millions par an sur 3 ans pour un total de 9 millions. Parmi les priorités, renforcer l'accompagnement des enfants placés en situation de handicap, "ils représentent 15 à 20 % des enfants de l'aide sociale à l'enfance. Nous les prenons mal en charge aujourd'hui. Nous devons bâtir des dispositifs pour mieux prendre en charge ces enfants qui sont au croisement du social et du médico-social et qui tombent dans le trou entre les deux", a expliqué Adrien Taquet.
D'après l'équipe du secrétaire d'État, le Maine-et-Loire a un déficit sur le repérage précoce des handicaps. Dans le département, un référent handicap sera désigné, une commission de suivi personnalisé va être mise en place, "on va créer un dispositif d'accueil à la croisée du handicap et de la protection de l'enfance. Un appel à candidature pour 9 places va être enclenché prochainement. Une équipe mobile pour un soutien thérapeutique auprès des familles d'accueil va être mis en place avec 30 places d'ici 2022", a précisé Florence Dabin, président du Conseil départemental.
Au-delà des enfants en situation de handicap, c'est la santé de tous les enfants qui va être revue, "on constate que la santé des enfants placés est moins bonne que leurs classes d'âge. C'est notamment lié aux carences", explique l'équipe du secrétaire d'État. Le projet Pégase va être renforcé avec le soutien du Dr.Rousseau pour déployer un guide santé et faire un bilan régulier de la santé des enfants.
Des moyens humains pour la PMI et l'aide sociale à l'enfance
En 10 ans, les services de Protection maternelle infantile du pays auraient perdu 100 millions d'euros. Une somme que l'État va réinjecter sur 3 ans pour combler les pertes. Dans le Maine-et-Loire, Florence Dabin a annoncé le recrutement de 3 sages-femmes et 2 puéricultrices pour doubler les visites à la demande de pré-natalité et post-natalité.
Le Département va aussi investir 10 millions d'euros sur 2 ans pour recruter 67,5 équivalent temps plein d'assistants familiaux et travailleurs sociaux. Ces agents serviront entre autre à renforcer la Cellule de recueil des informations préocuppantes (CRIP) qui s'occupent des soupçons de maltraitance et à l'accompagnement de retour en famille, "le retour à domicile n'est pas suffisamment accompagné pour renforcer le repérage des situations en risques".
Enfin, la présidente du Conseil départemental souhaite un meilleur accompagnement des assistants familiaux, plus communément appelés familles d'accueil. En Maine-et-Loire, il manquerait 100 familles, "le recrutement de ces agents du Département est très compliqué. On a beaucoup de familles âgés qui arrêtent alors qu'à côté le nombre d'enfants placés augmentent", nous explique Nooruddine Muhammad, conseiller départemental. Le Département a d'ailleurs augmenté les indemnisations pour attirer des familles.
La présidente du Conseil départemental souhaite aussi créer une association par les anciens jeunes de l'ASE et un Conseil départemental des jeunes confiés à la protection à l'enfance.