Voile. Maxime Sorel : « Sur l'Everest, le corps est malade, on crache du sang »

Le skipper Maxime Sorel a fait un détour par la Mayenne pour répondre aux questions de plusieurs enfants. L'occasion pour lui de revenir sur son ascension de l'Everest et sur la suite avec son imoca VandB - Monbana - Mayenne.

Publié : 6 juillet 2023 à 16h10 - Modifié : 6 juillet 2023 à 16h23 par Cyprien Legeay

Maxime Sorel a répondu aux questions des enfants.
Maxime Sorel a répondu aux questions des enfants.
Crédit : Cyprien Legeay

Quelques semaines après son ascension de l'Everest, le skipper de l'imoca VandB - Monbana - Mayenne est revenu en Mayenne pour signer sa licence avec le club de voile d'Evron. Il en a aussi profité pour répondre aux questions de plusieurs enfants de la maison d’accueil d’Argentré et parler de ses souvenirs en montagne et de son futur sur les mers.

 

Son ascension de l'Everest

« Je me sens encore un peu fatigué, mais ravi de cette aventure. Je sens qu'il y a une fatigue de fond assez importante, une expédition de 42 jours ce n'est pas anodin, c'est un demi Vendée Globe. Pendant l'acclimatation, le corps est malade. On crache du sang, on mouche du sang, on a des symptômes, ça fatigue le corps et au moment où on est au plus bas, on nous dit 'bah ça y est, on va au sommet'. Tout cela fait qu'on revient fatigué mentalement et physiquement. »

 

Les séquelles sur son corps

« Sur un bateau, on n'est pas malade, on revient éprouvé physiquement, mais il n'y a pas de symptômes. En revanche, sur une expédition comme celle-ci, on est quasiment à 9 000 m d'altitude et pour s'acclimater, il faut rester longtemps. Rester longtemps dans des conditions qui ne sont pas faites pour vivre, pas faites pour le corps. On doit accumuler le plus de globules possibles pour ensuite capter le plus d'oxygène, une fois en haut nos poumons ne fonctionne qu'à 30 % de leur capacité. Je pensais qu'après être acclimaté on retrouvait de la forme mais pas du tout, la courbe de forme ne fait que descendre. »

Ses souvenirs

« Je garde d'abord la découverte de l'Asie, c'était la première fois. La connexion avec toute l'énergie dans la montagne aussi, les Népalais ont des rituels assez forts et j'ai beaucoup partagé avec eux. Avoir mis le pied sur le toit du monde est aussi quelque chose incroyable. Quand j'arrive en haut et que je vois tous ces sommets sur lesquels j'ai passé quasiment 35 jours... Au sommet de l'Everest, tout paraît petit. »

 

Ce qu'il s'est dit tout en haut

« C'était vraiment un mélange de joie et de satisfaction, c'est un projet qui a mûri dans ma tête depuis 2017. Toute l'énergie que j'ai mise en place pendant cinq ans pour réussir à faire ceci m'a traversé. Et surtout une grosse pensée pour les patients de la mucoviscidose... En tant que parrain, j'ai ressenti ce que c'était de vivre sans oxygène. »

 

La suite et la Transat Jacques-Vabre

« Les courses arrivent vite, j'ai repris à peu près 5 jours après mon retour. J'en avais à la fois besoin, mais aussi, c'est peut-être un peu précipité. J'ai deux courses avant la Transat Jacques-Vabre pour reprendre le tempo puis ensuite, on se concentrera sur cette compétition à la fois pour la performance, mais aussi pour la compréhension du bateau car il est neuf. Ensuite, à partir de janvier prochain, l'objectif sera le prochain tour du monde, le Vendée Globe. »

La Transat Jacques-Vabre de Maxime Sorel