À Segré, des parents d'élèves en colère pointent les manquements de l'Éducation nationale

La Fédération des Conseils de parents d'élèves du groupe scolaire Les Pierres Bleues dénonce plusieurs manquements de l'Éducation nationale, comme l'absence d'AESH ou de places dans les dispositifs ULIS.

Publié : 6 avril 2022 à 13h45 - Modifié : 10 avril 2022 à 19h55 par Alexis Vellayoudom

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Les parents vont s'adapter à cette nouvelle fermeture des écoles
Crédit : Alexis Vellayoudom

"Pourquoi le ministère de l’Éducation nationale ne respecte pas la loi ?", peut-on lire en préambule de cette lettre adressée à l'Éducation nationale. "Nous, parents d’élèves de l’école publique, représentant.e.s élu.e.s au conseil d’école des Pierres Bleues, sommes en colère car une fois encore déçu.e.s par les pouvoirs publics qui ne remplissent pas leurs obligations", écrit la Fédération des Conseils de parents d'élèves (FCPE) du groupe scolaire Les Pierres Bleues. La FCPE pointe des manquements au sein même de l'école publique maternelle et élémentaire de Segré. 

 

Absence d'AESH pour un élève

 

Parmi les situations concrètes, un élève reconnu officiellement à besoins particuliers depuis début novembre par la Maison départementale de l'autonomie, "il devrait bénéficier d’un accompagnement par une Accompagnante d'élève en situation de handicap sur 100% du temps scolaire, soit 24 heures par semaine. Depuis cette reconnaissance, l’élève n’a bénéficié seulement que de 2 demi-journées d’accompagnement, après une 1ère affectation d’une AESH., en arrêt de travail depuis ce jour et non remplacée faute de moyens", témoigne la FCPE.

"Comment se fait-il qu’un enfant soit délibérément mis de côté, alors que cela est prévu par la loi, et que la famille et l’école ont rempli toutes les conditions administratives ? Pourquoi tant d’hypocrisie de la part du ministère ? [...] les enfants à besoin particulier, doivent-ils être déscolarisés faute d’un environnement scolaire adapté ? Il n’y aurait donc plus d’école pour tou.t.e.s.", ajoute le syndicat. La FCPE demande qu’une AESH soit affectée sans délai auprès de chaque enfant dont le dossier a été validé.

 

Pas de place en classe ULIS

 

Deuxième situation réelle citée, un élève de CE2 de l'école élémentaire, "disposant pourtant d'une notification pour le dispositif « ULIS école » depuis la rentrée 2021, n'a toujours pas de place, faute de capacités d’accueil suffisantes dans les dispositifs ULIS", écrit la FCPE. Une inquiétude qui s'ajoute à celle des CM2 futurs collégiens qui "pourront probablement plus avoir de place dans le dispositif ULIS du collège faute de moyens, et se verront imposé.e.s de ne plus bénéficier des moyens dont ils disposaient jusqu’à présent, conformément à la loi".

"Comment se fait-il que le ministère parle d’« école inclusive » et d’« école de la confiance », avec des solutions qui ne permettent pas une prise en compte des besoins et de la réalité des enfants ?", interroge la FCPE. Les parents demandent que chaque élève de CM2 du dispositif ULIS école ait une place assurée au dispositif ULIS collège, comme c’est le cas pour les autres élèves.

 

Le manque d'enseignants remplaçants

 

Enfin, les parents d'élèves pointent du doigt : "des enseignant.e.s remplaçant.e.s se sont vus déplacé.e.s pendant leur remplacement à l’école pour aller remplacer en urgence dans une autre école faute de remplaçant.e.s suffisants. Leurs élèves ont donc été répartis dans les autres classes, déjà chargées". 

La FCPE pose la question : "comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus de postes de remplaçant.e.s, afin qu’il y ait une réelle continuité et qualité du service public d’éducation ? [...] les enseignant.e.s doivent-i.e.ls continuer de subir cette maltraitance institutionnelle en compensant individuellement les carences de l’État, jusqu’à ne plus pouvoir assurer leur mission, faute de moyens de la part de leur employeur ?". Elle demande que les remplaçants affectés sur un poste ne soient pas déplacés, ce qui oblige les autres enseignants à se répartir les élèves et alourdir encore les effectifs de leur classe.

Ces parents parlent de situations régulières qui durent depuis plusieurs années et sont de plus en plus fréquentes, "malgré les demandes incessantes de moyens de la part des enseignants, les remontées permanentes des représentants de parents d’élèves et la réalité des besoins des élèves". La FCPE conclut : "l’absence de véritables moyens humains permet de vérifier que le ministère de l’Éducation Nationale laisse impunément, voire volontairement les enfants dans une situation de scolarisation dont on peut craindre les conséquences".