Agriculture. Ils s'unissent pour mieux négocier la vente de leur lait
397 producteurs de lait de l'ouest ont crée l'OP des 3 Rivières pour peser dans les négociations de vente de leur lait et assurer l'avenir de la filière.
Publié : 2 février 2022 à 12h14 par Alexis Vellayoudom
Des producteurs de lait s'associent pour mieux négocier leur prix. Depuis le 5 juillet 2021, 397 éleveurs de vaches laitières de la Mayenne (203), du Maine-et-Loire (110), de la Sarthe, mais aussi de l'Indre-et-Loire se sont regroupés dans l'Organisation de producteurs des 3 Rivières pour peser dans les négociations de vente de leur lait.
Une formule de prix qui leur est propre
Tous vendent leur lait à Savencia, un industriel laitier, concurrent de Lactalis, qui détient notamment les fromageries Perrault à Azé et Meslay-du-Maine, Tessier à Cornillé-les-Caves et Savigné, "avant, chaque producteur négociait de son côté, individuellement, on avait moins de force. Maintenait, c'est plus facile de négocier à plusieurs pour discuter des prix, des volumes", témoigne Mickaël Cousin qui nous accueille sur son exploitation au Bois chassé à Peuton. "Là, on représente 250 millions de litres de lait, c'est quelque chose qui pèse dans la balance. Un producteur seul n'a qu'une petite production et un petit pouvoir", ajoute Claude Marchais, le président de l'OP.
Après des heures de réunion et de travail, les producteurs ont mis au point leur propre formule mathématique, complexe, pour leur garantir un prix de vente minimum, "c'est une formule qui prend en compte la fluctuation des cours des produits que l'on fabrique avec notre lait sur le marché français, et notamment sur le marché allemand qui varie très vite", simplifie Franck Pelletier, producteur à Quelaines. Le prix de base est fixé à 343,89 euros les 1 000 litres.
Mais la conjoncture actuelle reste difficile à gérer avec la hausse des charges, "aujourd'hui, on ne couvre pas notre prix de revient, malgré la hausse du prix du lait, mais les hausses énergétiques, de tous les produits sont tellement exponentielles qu'on n'arrive pas à suivre", raconte Claude Marchais. "Les prix sont en déconnexion avec nos charges, mais si on est là, c'est qu'on y croit", souligne Anthony Daubert, vice-président.
Se faire connaître auprès du consommateur
L'enjeu, c'est aussi l'avenir de la filière. L'OP espère transformer les consommateurs en consommacteurs en se faisant connaître, "demain le but, c'est de faire idenfitier l'OP des 3 Rivières, les producteurs qui sont dans cet OP. On a deux sites de productions, Tessier et Perrault, Caprice des Dieux et Fol'Epi. L'idéal, c'est que les gens quand ils vont faire leurs courses, c'est qu'ils se tournent vers un produit local, produit par des producteurs locaux". Le lait de ses producteurs se retrouve aussi dans la fabrication du Chamois d'or, le Vieux Pané, le Galet de la Loire ou le Géramont en Allemagne.
Les éleveurs veulent aussi soutenir les jeunes agriculteurs qui souhaitent s'installer. En 10 ans, la Mayenne a perdu plus 1 500 exploitations toutes agricultures confondues, "on va esssyaer de trouver des solutions pour attirer des jeunes, pour dire que notre métier, n'est pas si désastreux qu'on peut le montrer, que c'est vraiment un beau métier", explique Claude Marchais.
Mais comme se plaît à le dire le président, l'OP des 3 Rivières, c'est avant tout un réseau social et d'entraide pour les producteurs : "quand on a un copain qui ne va pas bien du tout, on est là pour l'aider. Après, malheureusement, on pourra aller faire le chèque à sa place. Chaque exploitation a ses responsabilités".