8 mars : les syndicats dans le combat pour les droits des femmes

A Segré par exemple, la CGT organisait un rassemblement à 15h40 ce mardi 8 mars, pour dénoncer les inégalités salariales entre femmes et hommes.

Publié : 14 mars 2022 à 13h10 par Coralie Juret

La CGT avait invité les salariées de la zone d'Etriché à cesser le travail mardi 8 mars à 15h40.

Crédit : CJ

Pour le 8 mars, les syndicats aussi plaident les droits des femmes. À Segré, la CGT a distribué des tracts lundi 7 et mardi 8 mars sur la zone d'Etriché, où se trouvent les plus gros employeurs du territoire. Stella et Fabienne sont  salariées chez Paulstra et adhérentes au syndicat. T-shirt violet (la couleur des suffragettes anglaises) sur les épaules et tracts en main, elles veulent faire comprendre "que la femme est l'égale de l'homme".



 


Et pour Fabienne, il faut sensibiliser surtout les femmes : "Il y a beaucoup de femmes qui ne disent pas grand-chose, qui travaillent en entreprise comme elles travaillent pas mal aussi à la maison, et elles ne sont pas valorisées par rapport à leur travail. Et ensuite faire comprendre aux hommes qu’on est toujours sur tous les fronts et qu'on n'est pas valorisée.


Des hommes qui occupent souvent les postes hauts gradés, constate Stella. “On a du mal à classer la femme dans toutes ces responsabilités qui devraient être là. Donc l’égalité elle est pour tout le monde, mais elle est aussi pour tous ces postes autour de nous qui sont beaucoup plus valorisants et qui ne sont donnés quasiment qu’à des hommes.


 


L’avancement impacté par les congés maternités et parentaux


 


Des inégalités qui touchent directement Fabienne. Elle travaille à l’outillage chez Paulstra, dans une équipe très masculine : “ça fait vingt et quelques années que je travaille ici et c'est vrai que mon salaire, je dois être une des plus basses de l'outillage, à compétences égales. Voilà. J'ai perdu des années par rapport à mes enfants qui ont fait que je me retrouve avec un salaire minimum.


Pour dénoncer ces différences, les femmes salariées dans la zone d'Etriché étaient invitées à cesser le travail mardi 8 mars à 15h40, l’heure à partir de laquelle elles travaillent gratuitement chaque jour, en raison des inégalités salariales. Et l’écart continue à se creuser : à poste égal et à compétences égales, il est de 16,5% entre hommes et femmes en 2021, contre 15,5% en 2020 selon le Collectif les Glorieuses. Tous temps de travail confondus, les Françaises touchent même 28,5% de moins que leurs collègues masculins. 


 

Fabienne et Stella participaient au tractage à l'entrée de Paulstra mardi 8 mars.

Crédit : CJ

 


Une représentation mixte, mais pas paritaire


 


La parité n'est pas d’ailleurs pas non plus acquise dans les syndicats, mais on ne peut pas être au four et au moulin explique Fabienne, adhérente CGT chez Paulstra Segré : “Ça prend beaucoup d'énergie, on peut pas être à la fois au niveau de la maison à s’occuper des enfants ou quoi que ce soit, et être aussi la lutte pour le droit des femmes, par rapport aux NAO, tout ce qui nous touche actuellement… On ne peut pas être sur tous les fronts non plus, on fait ce qu’on peut mais c’est pas évident.


Le combat pour l'égalité commence donc à la maison pour équilibrer les heures passées sur les tâches domestiques et auprès des enfants… Alors, les femmes auront du temps pour s'investir et être mieux représentées.