Stade lavallois. Mercato, contrat, Le Basser et Les Gandonnières : le président Laurent Lairy fait le point
En ce début d'année 2025, le président du Stade lavallois Laurent Lairy s'exprime sur les dossiers chauds du mercato et des prolongations de contrats mais aussi sur la rénovation du stade Francis Le Basser et le nouveau bâtiment aux Gandonnières.
Publié : 18h36 par Cyprien Legeay
Laurent Lairy, le président du Stade lavallois, est revenu sur la première moitié de saison ainsi que sur les objectifs de la phase aller qui débute ce vendredi contre le Red Star. Il parle aussi du mercato, qui bat son plein en ce moment, et des prolongations de contrats importantes qui vont arriver. Sans oublier les chantiers en cours avec la rénovation de Francis Le Basser et le nouveau bâtiment du groupe professionnel aux Gandonnières.
Les objectifs
Je suis très fier du début de saison et de ce que nous avons construit. Nous avions pour objectif de prolonger des joueurs d'expérience et de renouveler un tiers de l'effectif que j'appelle middle. C'est-à-dire des joueurs en pleine force de l'âge entre 24 et 30 ans. On l'a fait avec nos valeurs et force est de constater que ces valeurs ont été intégrées, et nous permettent d'être dans nos objectifs voir plus. Les éléments de langage - remonter, rester, rêver - ont un moment donné fait rire, mais là, nous sommes dans rester et rêver.
Ce n'est pas de l'utopie, c'est le résultat d'un travail, d'une stratégie. Dès lors, je peux annoncer des choses qui ne sont ni utopiques, ni farfelues. J'ai eu le sentiment, à l'intersaison, qu'on avait fait un recrutement qui s'alignait avec la stratégie. Alors évidemment, l'incertitude de la vie peut faire qu'on soit décalé. On l'a été sur les quatre premiers matches, mais c'est normal. Si on prend la suite de la 5e journée, on est premier.
Je dis depuis le début de la saison que nous allons monter en puissance. J'ai même dit en rigolant : "l'année dernière, on a commencé comme des champions, on a fini comme des couillons". Là, je fais le pari que ce sera l'inverse cette année.
Les finances
On s'en sort depuis 20 ans avec un risque réparti. Je le prône, les actionnaires également. On sait qu'on est dans un monde instable financièrement, le football l'est peut-être plus que d'autres activités. Il y a 20 ans, Bruno Lucas a monté une SASP avec une dizaine d'actionnaires principaux. Aujourd'hui, nous sommes huit, dont cinq principaux (Lucas, Lactalis, Séché, Procogest Finances et Actual, ndlr). Nous sommes capables d'encaisser les turpitudes du monde du football. J'entends par là : LFP, FFF, diffuseur, CVC. Si nous avons à diviser par cinq voire par huit (Sépal, Gruau ainsi que V and B qui est récemment rentré, ndlr) et même 88 puisque nous sommes beaucoup d'actionnaires, eh bien nous mettons tous un petit peu et on s'en sort.
Le club a-t-il besoin de vendre cet hiver ?
Le club a besoin de vivre une expérience sportive. Ce que je veux, c'est être compétitif dans ce championnat pour jouer les premiers rôles. Je construis le club depuis quatre saisons pour cela. Après, on a des besoins d'équilibres et de responsabilités économiques. On a subi une baisse drastique des revenus des droits TV (1,2 million en moins cette saison puis 600 000 euros à vie). J'ai été obligé de faire des économies, je n'ai pas abîmé le projet sportif mais j'ai dû augmenter les produits exceptionnels pour combler une partie. Oui, j'ai besoin de faire des produits exceptionnels, mais pas à tout prix. D'ici le 30 juin, je devrais trouver des solutions financières pour libérer certains joueurs avec des produits de vente. Mais on a le temps. Le Stade lavallois n'a pas empilé la dette donc nous ne sommes pas obligé de se séparer de joueurs importants.
Un retour de Julien Maggiotti
Au moment où je vous parle (mercredi 8 janvier, ndlr), je n'ai rien de signé. Au moment où j'aurai quelque chose de signé, vous serez prévenu en temps réel. Pourquoi je ne dis rien ? Car c'est très fragile. Ça peut abîmer ou altérer des joueurs au même poste. C'est le vestiaire que j'irai voir en premier, il n'y a rien de plus désagréable que d'apprendre quelque chose dans la presse.
Un remplaçant à William Bianda
On réfléchit. Nous n'avons pas le temps d'arrêt exact de William, mais ça pourrait être entre 7 et 12 semaines. Ce qui nous emmène quasiment en fin de saison. J'ai vu Olivier (Frapolli) et nous avons mis en œuvre une solution qui pourrait être un prêt. Une solution qui permet de ne pas empiler de joueur lorsque William reviendra. On aime bien faire ça, c'est une solution à court terme.
Les prolongations de contrats
(Vargas, Sanna, Tchokounté, Roye, Tavares, Adeoti, Gonçalves sont notamment en fin de contrat.)
On renouvellera par tiers, les discussions ont commencé. Au-delà du tiers de renouvellement, je veux un tiers de jeunes, un tiers de middle, un tiers de joueurs plus expérimentés.
(Sur le moment de la négociation). Ce que je préfère, c'est que le joueur soit le plus épanoui possible. Dès lors, il n'y a pas de questions. Si le joueur est heureux, il n'y a pas de pression, de déception, et nous avons le temps de discuter. Moi, je n'ai pas peur. Par exemple, si Sam Sanna, qui vit l'expérience positivement au club, si je lui fais une proposition, je choisis mon temps. Ensuite, lui et son agent décident. Dans la proposition, il y a de l'argent mais aussi un projet. S'il ne veut pas de ce projet, on n'a rien à se reprocher. S'il n'accepte pas, je respecterai, s'il l'accepte, je serais très heureux (toujours pour exemple, ndlr).
La rénovation de Francis Le Basser
Nous allons présenter l'architecture du stade au public avant l'été, puis nous allons lancer les appels d'offres pour un premier coup de pioche au printemps 2026. Ça, c'est acté. On part sur une rénovation totale en 2030. En 2028, nous aurons l'ouverture des deux tribunes dernières les buts puis en 2030 la rénovation de la tribune Actual. Ensuite, nous aurons le naming Oxygène Radio (rires).
Le dossier a pris du retard puisqu'il a été commencé en 2012. En moyenne, il faut 10 ans pour monter un dossier comme ça, mais nous avons eu beaucoup de changement de municipalité. Moi, clairement, et je le dis à double titre, je pense que Florian Bercault (maire de Laval et président de Laval Agglomération, ndlr) a fait du très bon boulot. J'ai de bonnes relations avec les équipes et je souhaite qu'on stabilise tout cela. Je formule le vœu qu'on puisse poursuivre avec cette municipalité sans changer tous les cinq ans.
Le nouveau bâtiment aux Gandonnières
Le permis de construire a été déposé le 29 décembre 2024. Il faut trois mois de délais, on peut démarrer les travaux au printemps et être dedans à la fin de l'année ou en début d'année 2026. C'est ce qui va se passer. Le bâtiment actuel sera dédié aux féminines afin de monter en puissance. Elles auront toute la partie vestiaire. La partie haute sera partagée avec l'association.
Dans le nouveau bâtiment, le rez-de-chaussée sera dédié à la préparation physique indoor. Avec toutes les infrastructures modernes qui conviennent : salle de musculation, kiné, médecin. Tout le bas sera pour l'effectif professionnel et tout le haut pour l'administratif. Il y aura également un restaurant d'entreprise. Ce bâtiment sera construit à côté de l'espace Michel Le Milinaire, dans le carré de gravier qu'il reste. Il fera environ 30 m par 30 m sur deux étages.
Les supporters et les Interdictions Commerciales de Stade
Je n'ai pas de sujet là-dessus. Les supporters, je les aime. Je n'ai rien contre eux, au contraire. Encore une fois, je le redis, nous les avons aidés dans leurs déplacements et si demain ils redemandent, je les aiderais à nouveau. Je rêve, dans ce nouveau stade, d'un stade à l'anglaise qui chante de la place numéro 1 à la place 13 999. Je pense que le football des kops, dans le modèle d'aujourd'hui, est d'un autre temps.
Samedi dernier, contre Lorient, j'étais fier d'avoir un stade qui chantais. Par moments, c'était un peu calme, mais quand l'équipe a commencé à vibrer, à marquer, on a vu le stade qui s'emballait. Je veux juste qu'ils comprennent que je veux un football le plus chantant, le plus spectaculaire possible, mais pas d'une tribune qui casse, qui insulte, qui met le feu. Ça fait partie des règlements, ça fait partie de ce que la LFP m'impose, mais aussi du vivre-ensemble. Je les respecte, je les reçois quand ils le veulent, mais je veux qu'ils respectent aussi nos contraintes. J'espère les entendre dès ce vendredi face au Red Star, ils seront les bienvenus. Et les ICS, qui, au bout, seront levées, j'espère ne plus avoir à les refaire.