Accès aux soins : les services de secours impactés, alertent la CGT SDIS 49 et La France Insoumise

Avec le manque de médecins généralistes et spécialistes, la fermeture de lits dans les hôpitaux, les temps de trajet des pompiers et de prise en charge des patients s’allongent, s’inquiètent le syndicat et le parti politique.

28 novembre 2022 à 13h31 par Coralie Juret

Huit élus LFI et pompiers syndiqués CGT réunis à Segré autour de l'urgentiste Christophe Prudhomme.

Crédit : CGT SDIS 49

Sapeurs-pompiers syndiqués à la CGT et élus de la France Insoumise, ils étaient neuf ce samedi 26 novembre devant le centre de secours de Segré. Christophe Prudhomme, élu LFI et médecin urgentiste, porte-parole national de la CGT santé, passe soutenir la CGT SDIS 49 à l’occasion d’une conférence de presse. Le syndicat des pompiers du Maine-et-Loire veut mettre en lumière les conséquences de « la restriction des services médicaux en milieu rural ».


 


20h d’attente dans le couloir des urgences


 


Le constat est le même partout en Anjou, même si certains secteurs sont « encore plus défavorisés ». Et encore, le département n’est « pas l'un des moins bien dotés », souligne Sébastien Delavoux, secrétaire général de la CGT des pompiers du Maine-et-Loire.


Le manque de médecins, la fermeture de lits dans les services hospitaliers ont des conséquences sur les services de secours, énumère le syndicat : les temps de transports sont plus longs et les patients attendent plus longtemps aux urgences, « 20h dans le couloir ce week-end au CHU d’Angers, qui vient de déclencher son quatrième plan blanc », illustre Sébastien Delavoux. « On finit par avoir une prise en charge pas immédiate, au risque de pertes de chances pour certaines pathologies ».


Six millions de Français vivent à plus de 30 mn d’un service d’urgence, selon une étude commandée l’an dernier par l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Dans le Segréen, les patients sont emmenés à Château-Gontier où les urgences doivent aussi absorber un afflux de patients sarthois que leurs hôpitaux ne peuvent plus prendre en charge.


 



« Il y a de l’agressivité et de l’incompréhension de la part des gens »


Sébastien Delavoux, secrétaire général de la CGT SDIS 49



 


C’est « une dégradation de la réponse », reprend la CGT : les ambulances sont indisponibles plus longtemps, la durée des interventions augmente, à tel point que « des sapeurs-pompiers volontaires réfléchissent à se mettre disponibles » quand ils peuvent être mobilisés jusqu’à 4 heures sur une intervention. Avec un impact non négligeable pour le SDIS, « financier notamment, le carburant, etc ». Les pompiers « compensent des choses qui étaient assurées par la santé » ajoute Sébastien Delavoux, « le SMUR 53 vient parfois à 2 au lieu de 3 et demande un infirmier chez les pompiers volontaires ». En Mayenne, le manque de médecins urgentistes a conduit l’Agence régionale de santé (ARS) à mettre en place une régulation de l’accès aux urgences de Laval.


Interpellée par le syndicat, l’ARS n’a d’ailleurs pas répondu. La CGT SDIS 49 dénonce « une vision restrictive de l’offre de soins » dans la région. « Tout s’est dégradé pour les usagers », soupire Sébastien Delavoux, sapeur-pompier professionnel. « Les hôpitaux sur le territoire sont dévitalisés, on va vers des jours encore plus difficiles ».