Chalonnes-sur-Loire. Un exercice d'intrusion et attaque terroriste au collège Saint-Exupéry
Il y a quelques jours, un exercice intrusion attaque terroriste de grande ampleur s'est déroulé à Chalonnes-sur-Loire. Quelques mois avant les Jeux olympiques de Paris, immersion dans un dispositif inhabituel.
22 avril 2024 à 15h46 - Modifié : 22 avril 2024 à 16h24 par Pierre-Louis Besnier
500 personnes de plusieurs services étaient mobilisés, mercredi 17 avril, à Chalonnes-sur-Loire.
Crédit : Pierre-Louis Besnier
Rassurez-vous, ce n'était qu'un exercice. L'objectif était de tester la coordination des services d'attaque. Le scénario est le suivant : il est 9 h 30. Un Citroën C4 se gare devant le collège Saint-Exupéry de Chalonnes-sur-Loire. La cloche retentit. Trois gendarmes, se faisant passés pour des terroristes et armés d'armes de guerre factice, pénètrent dans l'établissement scolaire et mitraillent en hurlant. Tout au long de la journée, 500 personnes de plusieurs services étaient mobilisés : gendarmerie, avec l'antenne locale du Psig et du GIGN, pompiers, Samu, préfecture, CHU, la mairie... En accord avec la mairie et la direction académique des services de l'Education nationale, la préfecture et le parquet ont organisé cet exercice.
Un plan particulier de Mise en Sûreté
76 élèves de 3e du collège Saint-Exupéry se sont portés volontaire il y a quatre mois et on assuré ce scénario. "Il a été convenu très vite de ne faire participer que des élèves de 3e volontaires, pour éviter le côté trop anxiogène pour les 6e, 5e et 4e. Nos élèves ont essentiellement joué dans ce qu'on leur demande lors d'un PPMS (Plan Particulier de Mise en Sûreté). C'est-à-dire que, selon leur situation, soit ils s'enfuient pour se mettre en sécurité soit ils se confinent. Et on a également joué avec les contraintes horaires. Celles et ceux qui se sont confinés devaient être libérés à 11 h puisqu'il y avait la récupération des bus pour qu'ils puissent rentrer chez eux", explique le principal du collège, Bruno Faucher. Ce jeudi 18 avril, il passe devant les élèves pour faire un premier bilan. Une psychologue de l'Education nationale et une assistante sociale sont mobilisées si les élèves ont besoin de parler. Enfin, à 17 h avec la services de la Préfecture et tous ceux intervenus, un point avec les personnel est prévu. Puis à 18 h avec les élèves et parents d'élève pour éviter une frustration des élèves qui n'ont pas pu voir l'intégralité du scénario.
Titre :"Nos élèves ont essentiellement joué dans ce qu'on leur demande lors d'un PPMS"
Crédit :Pierre-Louis Besnier
Des points à améliorer pour le Plan Communal de Sauvegarde
L’occasion aussi pour la commune d’améliorer son dispositif de gestion de crise comme le Plan Communal de Sauvegarde (PCS). Cependant, la maire de Chalonnes-sur-Loire, Marie-Madeleine Monnier, note quelques points à améliorer : "Il faudrait enlever les barrières en bas. Il y aurait la présence d'un gendarme parce qu'il n'y avait personne, donc avec le conseiller départemental, il a fallu qu'on descende et j'étais persuadé qu'il y avait un gendarme. Un autre point d'amélioration, c'est au niveau des horaires. On nous a dit qu'il fallait être prêt pour 9 h ou 9 h 30. Ceci dit, dans la vraie vie, on ne sait pas ce qui arriverait". Le préfet, Philippe Chopin, poursuit que "l'on n'en avait pas mené un comme ça depuis 2018. C'est un bon moyen pour tous les services de s'entraîner avant les Jeux olympiques". Présent sur la place de l'Hôtel de ville, le préfet, Philippe Chopin, assure que "dans le scénario, on ménage toujours des surprises. Pour la première fois, on a mis en place notre plan FR-Alert. C'est-à-dire que lorsque vous entrez dans une zone d'alerte, votre portable se met à sonner et vous l'avertit".
Titre :"Dans la vraie vie, on ne sait pas ce qui arriverait"
Crédit :Pierre-Louis Besnier
"Cela nous permet de prendre une dimension opérationnelle et psychologique"
Le conseiller départemental de Maine-et-Loire, Alain Maingot, était également sur place et a relevé un dispositif impressionnant : "Sur le territoire, c'est du jamais vu. Avec ce dispositif, on imagine ce que cela pourrait être en réalité. La dimension supérieure est d'imaginer, à travers ce qui fonctionne sur les dysfonctionnements, quelle serait la pression ?". Le conseiller départemental appuie son intervention sur deux dimensions : "Cela nous permet de prendre une dimension opérationnelle et psychologique d'un tel évènement. Ensuite, nous assurons les accès, les blocages de routes et la sécurité puisque nous assurons la gestion des bâtiments des différents collèges du département. Il était important pour nous d'être en relais avec la mairie et l'Etat pour mener à bien cette opération".
Titre :"Cela nous permet de prendre une dimension opérationnelle et psychologique"
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