Comment Segré-en-Anjou-Bleu gère l'accueil d'une vingtaine d'Ukrainiens ?

Des familles sont logées gratuitement pendant six mois dans 8 logements de Maine-et-Loire Habitat. L'association Aide accueil les accompagne dans leur intégration et les démarches administratives.

Publié : 21 juillet 2022 à 17h55 par Alexis Vellayoudom

Aide accueil et Maine-et-Loire Habitat viennent en aide à une vingtaine d'Ukrainiens

Crédit : Alexis Vellayoudom

Que sont devenues les familles ukrainiennes venues trouver refuge en France ? Depuis le début de la guerre, 1 500 Ukrainiens sont arrivés en Anjou. Une vingtaine sont accueillis à Segré. La mairie, Maine-et-Loire Habitat et l'association Aide accueil ont préparé leur venue. 


 


9 logements mis gratuitement à disposition


 


Depuis le 20 juillet, cinq familles logent dans la cité ardoisière. Tous résident dans un parc locatif de Maine-et-Loire Habitat, rue Michelet, "on a été sollicité par l'État. Sur Segré, on a réquisitionné 9 logements locatifs (NDLR : 6 sont pour le moment occupés), 28 dans tout le département", explique Laurent Colobert. Maine-et-Loire Habitat a pris la décision d'accorder six mois de loyer gratuit, jusqu'au 31 décembre,"on avait la volonté d'accompagner l'élan de générosité et d'humanité", poursuite le président de Maine-et-Loire Habitat.


 

Titre :Neuf logements sont mis gratuitement à disposition pendant 6 mois

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


"On est sur des logements qui ont de belles superficies, les T4, c'est 100 m². On les a aménagés avec des achats, mais on a eu aussi des dons du CCAS, de l'Arbre vert et d'Emmaüs pour les appareils ménager, la literie, les tables, les chaises, la vaisselle. On a mis le confort après à eux de l'embellir", détaille Sylvie Rabouin, présidente de l'association Aide accueil, chargée d'accompagner ces réfugiés dans leur installation. Un forfait de 50 € mensuel est demandé par l'association pour la participation aux charges d'énergies. L'un des appartements est transformé en bureau et en lieu de vie collectif.


 

L'un des appartements mis à disposition gratuitement par Maine-et-Loire Habitat

Crédit : Appartement Ukrainien Segré_20 07 22_AVC

 


Des camarades ukrainiens à l'école dès la rentrée 


 


Les personnes accueillies ont entre 10 et 60 ans, pour la plupart arrivées en mars, des personnes âgées, une famille, mais en majorité des femmes seules avec leurs enfants. Trois travailleurs sociaux les aident dans les démarches administratives, "l'idée, c'est de travailler l'accès aux droits. Tout ce qui est autour de la parentalité, de la scolarité, de l'accès au logement, à l'emploi et la santé", énumère Sylvie Rabouin. "Il y en a quand même pas mal qui trouve du travail, tout ce qui est aide à domicile, la vente, les grandes surfaces dont quelques femmes qui sont en situation d'emploi. Ils sont beaucoup à avoir une volonté de trouver un emploi, beaucoup à vouloir aussi rencontrer d'autres personnes et surtout vouloir apprendre la langue, parce qu'aujourd'hui, c'est un frein". 

Titre :PAPSON - Accueil réfugié ukrainien_20 07 22_AVC

Crédit :Alexis Vellayoudom

Trois travailleurs sociaux aident ces familles dans les démarches administratives

 


La question des enfants se pose aussi. Pour cette tâche, la mairie de Segré-en-Anjou-Bleu joue un rôle important, "on est content de s'associer, on va avoir un gros travail à faire. Un enfant est déjà inscrit à l'école", confie Bruno Chauvin, maire de la commune déléguée de Segré. Sylvie Rabouin reprend : "globalement, tous les enfants sont scolarisés à la rentrée. Puis pendant la période estivale, on a travaillé aussi avec la mairie pour qu'il y ait des inscriptions aux centres de loisirs, pour que les enfants soient occupés et rencontrent des futurs collègues d'école et puis aussi se familiarise avec la langue". 


 


Combien de temps ces familles vont-elles rester en France ?


 


Un retour au pays est bien évidemment envisagé par toutes ces familles, mais sur le champ de bataille, l'évolution de la situation est plutôt défavorable à l'Ukraine. L'incertitude règne quant à un éventuel retour, "aujourd'hui, elles se posent des questions et sont un peu perdues. Tout en sachant qu'il y en a qui n'ont plus rien en Ukraine, tout a été bombardé, rasé. Il y a aussi une absence de relation ou de communication avec le pays qui se complexifie. Probablement, qu'il y en a plus que prévu qui voudront rester certainement quelques mois ou quelques années en France", prévient Sylvie Rabouin. 

Titre :Que vont devenir les Ukrainiens arrivés en France ?

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Dans tous les cas, la mairie, par la voix de Bruno Chauvin, affirme son soutien : "ceux qui veulent rester, on va chercher des logements". En attendant, Aide accueil recherche des bénévoles locaux qui parlent le russe ou l'ukrainien pour faciliter la communication. L'association recherche aussi du linge de lit, couettes, housses de couette, draps, draps house. Si vous en avez, vous pouvez appeler le 02 41 25 35 60.