Covid-19. 5 ans du confinement : "on avait été chercher des masques de chantier", se souvient une aide à domicile
Il y a 5 ans, jour pour jour, le 17 mars 2020, la France vivait son 1er jour de confinement pour ralentir l'épidémie de Covid-19. À l'époque, Isabelle, aide à domicile, faisait partie des seules personnes autorisées à travailler pour aider les personnes âgées. Souvenir.
Publié : 17 mars 2025 à 16h59 - Modifié : 17 mars 2025 à 17h14 Alexis Vellayoudom
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Il y a 5 ans, même les meilleurs scénaristes de films catastrophe ne l'avaient pas imaginé. La majorité des États du monde appelait tour à tour leurs populations à un confinement strict à domicile pour éviter la propagation de la Covid-19, un virus très contagieux, mortel et encore peu connu par les autorités de santé dépassées. C'est le 17 mars 2020 que la France fut officiellement confinée. À l'époque, Isabelle était déjà aide à domicile et, comme toutes ses collègues, elle fera partie de ces gens "en première ligne" qui continueront de travailler. À l'occasion de la journée nationale des aides à domicile, elle témoigne.
"On avait dû fabriquer des masques nous-mêmes"
Ce 17 mars 2020, c'est le point de bascule. Toutes les aides à domicile sont appelées à poursuivre leur travail auprès des personnes âgées, toilette, portage de repas, entretien du logement, mais surtout maintien du lien social. "Les personnes ce qui les inquiétait, c'était de ne pas voir leur famille et d'être à l'écart", se rappelle Isabelle, aide à domicile depuis six ans. "C'était bizarrement marquant. Je n'ai absolument vu aucune différente dans mon travail, sinon le fait que les personnes étaient beaucoup plus demandeuses parce qu'on était les seuls contacts qu'elles avaient à l'extérieur."
Une mission à risque. Face à une maladie dont le monde ignore tout, les aides à domicile, comme beaucoup d'autres métiers, doivent exercer sans matériel de protection, sans masques. "Pour nous, c'est ce qui a été le plus stressant. C'était les trois mois qu'on a vécus sans masque. On a dû intervenir sans aucune protection. On n'avait pas le choix. Les autres avaient, mais nous on n'avait rien. On avait dû fabriquer des masques nous-mêmes. On se promenait avec des masques qu'on savait pas forcément bien. On a été chercher chez les bricoleurs pour avoir des masques de chantier. On a fait les caisses à outils pour se débrouiller comme on a pu." Dans le chaos, Isabelle y trouve des avantages : "au niveau du travail, c'était très fluide et intéressant, pas de circulation. On était obligé d'être les premières à passer en caisse. On avait une facilité dans le travail qui était bien".
Une période qui a changé les habitudes
Aujourd’hui, Isabelle dit porter plus facilement un masque si elle est enrhumée, sans crainte d’inquiéter les bénéficiaires. "C'est tellement ancré le masque que maintenant quand on vient avec un rhume, on met un petit masque, ça n'étonne plus personne et c'est très bien." Mais la crise sanitaire a aussi eu un impact sur le métier. D’après l’ADMR de Château-Gontier/Bierné, la période post-Covid a été compliquée pour recruter de nouvelles aides à domicile. Un phénomène constaté dans tout le pays.