Erdre-en-Anjou. Nager 24 heures non-stop, le défi fou de Christophe Hamard

Dans la piscine extérieure de Vern-d'Anjou, Christophe Hamard enchaîne les longueurs dans son couloir attitré. Depuis plusieurs mois, il s'entraîne trois fois par semaine pour l'un des plus grands défis sportifs de sa vie : 24 heures de nage sans interruption. Un challenge qu'il commencera ce samedi 7 septembre à 14h et qu'il espère terminer le lendemain, à la même heure.

"Rendre fière ma famille"

Une sacrée prouesse, une folie peut-être ? Le nageur de 51 ans, habitué des compétitions nationales et européennes en catégorie master, sourit : "c'est vrai qu'on m'a dit plusieurs fois que j'étais un peu fou, à commencer par ma femme lorsque je lui ai soumis cette idée la première fois. Mais ce qui me motive, c'est l'aspect sportif bien sûr, mais aussi quelque chose de plus difficilement explicable : j'avais envie d'aller chercher des choses en moi, d'aller ranger des tiroirs intérieurement... et de me faire mal, parce que je sais que je vais me faire mal sur ce défi." Un vrai tête-à-tête avec lui-même, pendant lequel il espère "rendre ma famille, en particulier mon épouse et mes enfants, fière de moi".

Une fois le soutien de ses proches assuré, le nageur de La Pouëze ne s'est pas lancé à l'aveuglette dans ce challenge. Déjà acteur du Défi 1900, pendant lequel il a nagé 24 heures en relais avec trois autres personnes, il a depuis contacté un nageur qui a déjà réalisé les 24 heures en solo. Et il suit une préparation physique précise : "je suis sprinteur à la base, donc de telles distances (il devrait parcourir approximativement entre 55 et 60 km, NDLR), ce n'est pas mon registre. Donc l'idée, c'est de nager, nager..."

Visualisation mentale et nutrition

Sans oublier la préparation mentale, très précieuse. "Je fais pas mal de visualisation en nageant, c'est-à-dire que je me représente des moments qui pourront arriver : l'arrivée, le départ, les moments difficiles... Comme je les aurai déjà visualisés et donc vécus, ils seront plus facilement acceptés." Christophe Hamard est accompagné pour cela par la sophrologue Élina Bordeau, du Louroux-Béconnais, avec laquelle il fait également des exercices de respiration. Plus récemment, il a aussi rencontré une coach en nutrition vannetaise, qui lui a élaboré un programme précis avant le jour J. "J'ai des petites bouteilles remplies de boissons isotoniques, et il y aura un apport de solide également pendant les 24 heures. Et en amont, je suis ses recommandations, glucides, protéines, etc.".

Viennent aussi de nombreux détails, qui s'avéreront sans doute pas si anodins le jour J. "J'ai quatre paires de lunettes différentes, parce nager avec la même paire pendant 24 heures, ça aurait fait travailler toujours au même endroit au niveau des orbites. Il va falloir que je nage avec de la vaseline aussi sur les mains, pour éviter les gerçures".

Des photos de proches dans l'eau

Un peu de confort pour limiter les douleurs physiques, mais également de quoi le soutenir mentalement, pendant sa longue période dans l'eau. "Je pourrai écouter de la musique grâce à des écouteurs à conduction osseuse, quand ce sera un peu compliqué. Et j'ai des photos plastifiées de proches, des gens qui sont là ou qui ne sont plus là, que je pourrai mettre dans le fond de l'eau pour me redonner du coeur à l'ouvrage !"

De quoi reprendre des forces pour essayer de tenir jusqu'au dimanche 8 septembre, à 14h. Il sait déjà qu'il pourra compter sur le soutien de sa famille et de ses amis. La piscine de Vern d'Anjou reste ouverte au public, si vous souhaitez l'accompagner pendant quelques longueurs (entre 15h et 19h le samedi, et de 9h à 13h le dimanche).

L'association Rêves 49 aura également un stand pendant tout le week-end, pour soutenir les rêves d'enfants gravement malades. Pour ce dernier week-end d'ouverture estivale de la piscine, la municipalité envisage d'organiser un concert ce samedi soir, avec un food truck sur place.