Grève des médecins. Plus de 90% des cabinets libéraux fermés aujourd’hui

Réunis en collectifs, les médecins généralistes libéraux de la Mayenne et du Maine-et-Loire ont voté une nouvelle grève reconductible dans leurs cabinets. Ils dénoncent la loi Valletoux et le manque de moyens pour la médecine libérale alors que l’hôpital public est déjà à la peine.

Publié : 13 octobre 2023 à 12h48 - Modifié : 13 octobre 2023 à 13h01 par Coralie Juret

Au moins 400 médecins libéraux de l'Anjou sont en grève reconductible ce 13 octobre 2023.

Crédit : DR

Difficile de décrocher un rendez-vous aujourd’hui, ou de joindre un médecin de garde ce soir en Mayenne. Plus de 90% des généralistes libéraux du département sont en grève reconductible depuis ce matin. En Anjou, au moins 400 médecins libéraux dont 95% des généralistes du Segréen participent aussi au mouvement porté par la Comeli 49 (Coordination des médecins libéraux du Maine-et-Loire). Ils réclament des moyens en urgence pour la médecine de ville alors que l’hôpital public ne fournit plus, et refusent le projet de loi Valletoux en examen au Sénat.


 


« C’est avec la santé et la vie des Français que le gouvernement veut faire des économies »


 


« Ce mouvement est l’expression d’un ras-le-bol face à un système de santé qui se délite tant à l’hôpital qu’en ville, et des conditions d’exercice de plus en plus difficiles pour les médecins libéraux », explique Luc Duquesnel, généraliste à Mayenne et président d’un syndicat de la profession (les Généralistes-CSMF). Concrètement, les médecins estiment insuffisante leur rémunération pour pouvoir assurer des soins de qualité et réclament le passage de la consultation de base à 30€. Cette tarification a déjà commencé dans des cabinets de l’Anjou et sera effective au 1e novembre au plus tard pour les grévistes mayennais. La reprise rapide de négociations conventionnelles doit aussi rendre à nouveau le métier attractif auprès des internes en médecine, estiment les grévistes.


 


Ils veulent aussi faire reculer la loi Valletoux qui prévoit de réquisitionner les médecins libéraux pour des gardes dans les hôpitaux, l’interdiction de l’intérim en début de carrière ou encore une incitation financière à exercer minimum 2 ans sur un territoire sous-doté. En Mayenne, les médecins participant à la régulation et à la permanence des soins les soirs et week-ends au 116 117 suspendront aussi leur activité, pour obtenir de l’Agence régionale de santé le financement nécessaire pour fonctionner jusqu’à la fin de l’année. L’ARS l’a refusé à l’ADOPS 53, association qui organise les gardes des généralistes dans le département, indique le Dr Duquesnel.