Réanimation Covid : les services en grève à Laval et Angers
Les agents, soutenus par des intersyndicales, réclament des moyens dont le manque est encore plus criant avec la pandémie.
Publié : 7 mai 2021 à 19h08 par Alexis Vellayoudom et Coralie Juret
Le service de réanimation médecin intensive a reconduit sa grève jusqu'au 10 mai.
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Au front depuis le début de la crise sanitaire, ils demandent aujourd’hui des comptes. Les agents des services de réanimation demandent une réévaluation et un respect du ratio de soignants par lit de réanimation, la reconnaissance de la spécificité de leurs missions et une revalorisation salariale, "l'engagement de tous ces professionnels, hyper-qualifiés, se doit d'être reconnu", soulignent les syndicats, qui parlent d'une seule voix à Angers comme à Laval
La réa lavalloise en grève illimitée
Le mouvement démarre ce lundi 10 mai avec le soutien de leurs syndicats FO, la CGT et la CFDT. Mobilisés depuis le début de la pandémie, "la tension et le stress sont décuplés, l’épuisement et l’éreintement gagnent du terrain sur la pugnacité face à l’absence de perspective", écrit l'intersyndicale. Selon elle, le service mayennais accueille deux fois plus de patients qu'en "temps normal".
Au terme d'une rencontre hier pour faire valoir leurs revendications, notamment la mise en stage des agents contractuels, le respect d'un temps de formation d'un mois pour les nouveaux professionnels et le versement de la prime d'exposition au sang, le directeur André-Gwenaël Pors leur a promis de rencontrer les agents de la réanimation. S'ils ne sont pas entendus, ils se mobiliseront le mardi 11 mai à 16h devant le centre hospitalier de Laval, préviennent les syndicats.
A Angers, "des organisations de travail très lourdes pour les équipes"
Au CHU d’Angers, la grève a démarré dès ce jeudi 6 mai. Depuis un an, la réorganisation du service qui compte 93 agents a mis en évidence des besoins de personnels et de formation. Pour pallier au manque de personnels en mars 2020, ils sont passés de 7h30 à 12h de travail par jour. Une intersyndicale FO, CGT et Sud réclame depuis l'été dernier 13 postes d’infirmiers et 5, d’aide soignants. Après deux courriers et trois réunions de négociations infructueuses avec la direction, une soixantaine de personnes s’est réunie devant l’hôpital hier midi, avant de reconduire la grève jusqu’à mardi prochain.
Dans un communiqué, la direction du CHU affirme être "à l'écoute" et comptabilise les renforts apportés au service : "ils ont déshabillé les autres services", soupire une syndicaliste. La direction a aussi proposé le recrutement de 4 ETP (équivalents temps plein) infirmiers formés en réanimation pour le pool de remplacement. Une délégation sera reçue lundi à 14h, les syndicats vont aussi demander à rencontrer l’Agence régionale de santé. Un rassemblement est déjà prévu mardi devant le CHU avec un appel aux autres unités de soins intensifs et critique du centre hospitalier angevin.