Livré-la-Touche accueille la plus grande unité de méthanisation de la Mayenne

L'unité accueillera 140 000 tonnes de matières organiques par an pour produire l'équivalent de 83 % de la consommation domestique du Pays de Craon.

4 mai 2022 à 15h47 par Alexis Vellayoudom

L'unité de méthanisation sera alimentée par 14 000 tonnes de matières organiques agricoles

Crédit : Alexis Vellayoudom

C'est la cinquième sur la Mayenne et ça sera la plus grande. Le 27 avril dernier, la première pierre de l'unité de méthanisation de Livré-la-Touche a été posée en présence des élus, des exploitations agricoles et des soutiens financier comme Ter'Green, la Société Énergie Mayenne, le Département de la Mayenne, la Région, l'Ademe et les banques. Le projet, dans les cartons depuis 2011, était d'abord prévu sur Pommerieux, mais après une forte opposition des riverains, l'unité a finalement été délocalisée au lieu-dit La Garenne. Elle devrait rentrer en service au printemps 2023. 


 


600 m3 de biogaz par heure


 


Sur ce site qui longe la RD 153, ce sont 72 exploitants agricoles des alentours regroupés sous la SAS Oudon Bio Gaz depuis 2013 qui viendront déposer leurs lisiers et fumiers pour un total de 140 000 tonnes par an composées à 85 % de sous-produits agricoles. Par comparaison, l'unité de Château-Gontier-sur-Mayenne traite seulement 35 000 tonnes par an. Cette matière organique passera dans de grandes cuves où elle sera chauffée pour se dégrader et sortit soit en gaz vert aussi appelé biométhane, soit en digestat. L'unité sera capable de produire 600 m3 de biogaz par heure directement injectés sur le réseau GRDF pour chauffer l'usine Célia du groupe Lactalis à Craon et l'équivalent de 9 000 foyers par an, "la production représente 83 % de la consommation domestique en gaz du Pays de Craon ou 28 % si on ajoute la consommation industrielle", explique Hervé Colas, président de la SAS Oudon Bio Gaz.  


 


L'unité, qui a coûté 25 millions d'euros, a permis la création de 10 emplois à plein temps sur le site. Selon les porteurs de projet, le site permettra d'éviter l'émission de 14 000 tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent de l'émission à effet de serre de 5 500 voitures qui feraient 20 000 km/an. 


 


 


 

Titre :Pour Hervé Colas, le digestat c'est une économie pour les agriculteurs

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


La matière restante, non utilisée, aussi appelée digestat, sera hygiénisée à 70 ° avant stockage et épandage qui servira d'engrais aux agriculteurs. Pour Hervé Colas, agriculteur sur Livré-la-Touche, ce procédé, c'est un gain de temps, mais surtout d'argent pour les exploitations agricoles : "ça nous permet de substituer une partie de nos achats d'engrais chimiques. Ça sert à fertiliser le sol comme on le faisait avec le fumier ou le lisier, simplement, c'est quelque chose qui est beaucoup plus maîtrisé et régulier dans sa consistance et sa dégradation au sol. La plante l'utilise directement. Que quant on met un fumier, en fonction de la pluviométrie et de la température, on ne sait jamais à quel moment la plante pourra utiliser la valeur fertilisante, qu'avec un digestat, c'est en direct". 


 


Du gaz vert, moins cher ? 


 


Le projet initial était prévu à Pommerieux, mais des riverains s'y étaient opposés en raison des odeurs faisant rebrousser chemin aux porteurs de projet. Une opposition qu'a du mal à comprendre Richard Chamaret, président de Territoire Énergie Mayenne : "si on veut consommer des énergies vertes et être moins dépendants des autres pays, il faut accepter les aléas". Le maire de Méral veut militer pour que cette énergie produite localement et verte devienne, à terme, moins chère que le gaz fossile importé de Russie, "demain, il va falloir réfléchir pour avoir un tarif qui serait plus avantageux, de pouvoir bénéficier en direct de dividende de la production d'énergie d'un parc éolien ou d'une unité de méthanisation. Si on a quelques inconvénients, on doit en tirer aussi des avantages et c'est à la fois d'avoir une énergie produite le plus proche possible qui ne sera pas coupée du jour au lendemain et de pouvoir faire bénéficier aux habitants d'une énergie un petit peu moins chère que celle qui vient de l'autre bout du monde et pour laquelle on est dépendant". 


 

Titre :Richard Chamaret veut militer pour du gaz moins cher

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


L'unité, qui a coûté 25 millions d'euros, a permis la création de 10 emplois à plein temps sur le site. Selon les porteurs de projet, le site permettra d'éviter l'émission de 14 000 tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent de l'émission à effet de serre de 5 500 voitures qui feraient 20 000 km/an. 

C'est la plus grand unité de méthanisation du département

Crédit : Alexis Vellayoudom