Des Gilets roses dans la rue aussi demain

Des assistants et assistantes maternelles craignent la diminution de l'ARE lors de la réforme du chômage en préparation. L'Allocation de retour à l'emploi leur assure un complément indispensable lorsqu'un enfant part.

Publié : 1er février 2019 à 11h34 - Modifié : 1er février 2019 à 12h12 par Coralie Juret

Samedi, des Gilets roses manifesteront à Laval, avec le soutien de la CGT et FO. Des assistants et assistantes maternelles mayennais qui craignent la diminution de l'ARE, l'Allocation de retour à l'emploi, dans le cadre de la réforme du chômage. Cette profession précaire en bénéficie ponctuellement pour pallier à la perte d'un contrat de garde explique Mickaël Guérin, assistant maternel et référent de ces "ass'mats en colère".


"J'exerce depuis dix ans" raconte ce "nounou" renazéen, "ça fait deux ans qu'on a moins de demandes. On a plus besoin de ce complément (entre 53 et 75 % du salaire perdu), ça nous permet de voir l'avenir pendant quelques mois, parfois un an, jusqu'à l'arrivée d'un autre enfant".


"On veut continuer de pouvoir vivre décemment" reprend le référent du mouvement qui endosse le rose, pour se distinguer des Gilets jaunes. Avec un salaire moyen de 1000 € à 1500 € par mois à temps complet, à raison de 4 agréments (places) maximum, certains ne pourront pas s'en sortir sans : "une personne de St Martin du Limet me disait au téléphone, "Si on baisse l'ARE je vais être obligée d'arrêter". Des assistantes maternelles commencent à avoir vraiment peur de ce qui va se passer", rapporte ce passionné, inquiet.


D'autant que dans son secteur, Renazé, l'ouverture d'une micro-crèche de dix places pourrait rendre ce complément chômage nécessaire à la vingtaine d'assistantes en exercice, qui auront "plus de mal à trouver des enfants en accueil" craint Mickaël Guérin.


Demain les Gilets Roses se rassemblent à 10h devant la préfecture de Laval, ainsi qu'à Angers devant l'hôtel du Département. Ils appellent les autres salariés multi-employeurs, eux aussi concernés, à les rejoindre, ainsi que les parents employeurs. Grâce au complément de la CAF, ce mode de garde reste le moins onéreux pour eux, même si "certains ne peuvent même pas se le payer".


Une audience a été demandée en préfecture.