Ecoles en Mayenne : le CHSCT réclame plus de masques

Réuni lundi 4 mai, le Comité hygiène, sécurité et conditions de travail des personnels de l'Education Nationale en Mayenne a estimé que les mesures sanitaires n'étaient pas suffisantes pour garantir la sécurité des enseignants.

Publié : 18 mai 2020 à 16h13 - Modifié : 18 mai 2020 à 16h17 par Coralie Juret

Crédit : illustration - Pixabay

La sécurité des enseignants et AVS (auxiliaires de vie scolaire) n'est pas assurée dans les écoles publiques de la Mayenne. C’est l’avis du SNUDI-FO 53 qui a déclenché une procédure d'alerte pour danger grave et imminent en raison du coronavirus, alors que les écoles publiques du département rouvrent leurs portes.



Des dépistages chaque matin



Le CHSCT (Comité hygiène, sécurité et conditions de travail) des personnels mayennais s'est prononcé lui pour un dépistage journalier et la fourniture de masques en plus grand nombre le 4 mai dernier. Sans réponses satisfaisantes du directeur académique mayennais, les enseignants ont l'impression d'aller “au front sans gilet”, explique le secrétaire départemental du SNUDI-FO Stève Gaudin, aussi membre du CHSCT.


“Nous très clairement ce qu’on demande, c’est à dire les conditions à une réouverture des établissements, c'est le dépistage systématique des élèves comme des enseignants, symptomatiques ou asymptomatiques, on teste tout le monde. Et la deuxième chose c'est du matériel de protection adapté, en l'occurrence c’est la question des masques FFP2. Et on voit bien aujourd'hui qu'il s'agit vraiment d’une question de moyens, c'est pas une question de pénurie puisque des masques FFP2 il y en a mais ils sont devenus nettement plus chers.”





Des masques dès le CP



Pour Stève Gaudin, les élèves devraient à défaut pouvoir porter des masques chirurgicaux dès le CP. Des masques arrivés reconditionnés et au compte-goutte pour les enseignants mayennais, dénonce le SNUDI-FO. Le CHSCT mayennais réclame aussi l'actualisation des DUERP, documents recensant les risques au travail pour prendre en compte la pandémie.



Fermetures pour suspicions de Covid-19



Quelques heures après la réouverture, des écoles sont déjà refermées à Bonchamp, Saint Germain le Fouilloux ou encore Saint Denis d'Anjou en Mayenne pour suspicion de Covid-19… Les maires, responsables pénalement au même titre que les directeurs ont joué la prudence alors que l'Education Nationale veut selon le SNUDI-FO 53, “rouvrir à tout prix”.



Les enseignants constatent eux l'impossibilité de mettre en oeuvre le protocole sanitaire national dans sa totalité, rapporte leur secrétaire départemental Stève Gaudin, inquiet pour leur santé et leur moral.


“Les situations sont tendues ici ou là. Le virus vous le savez, on ne peut pas le palper, on ne le voit pas, il est invisible… maintenant ce que j'espère c'est qu'il n’y ait pas de deuxième vague qui arrive parce qu’on a ouvert les vannes d’une ouverture à tout prix sans que les conditions soient réunies. J'espère aussi que les enseignants ne vont pas craquer parce qu’on voit aussi la fatigue physique et la nervosité, tout ça c’est très inquiétant, et puis j'espère que les cas de Covid-19 ne vont pas se multiplier. Maintenant la responsabilité ne pèsera pas sur les épaules des enseignants mais de notre employeur, et ça on y veillera”.





Et pour assurer la rentrée de septembre, le SNUDI-FO 53 réclame déjà des moyens, pour pallier à une rupture d'égalité dans les apprentissages depuis le confinement.