Laval. La médecine interne en grève illimitée au centre hospitalier

Entre le rebond de l'épidémie et le manque de moyens humains, ces soignants ont l'impression de mal faire leur travail. Leur syndicat FO voudrait que les renforts soient pérennisés.

Publié : 20 août 2020 à 14h37 - Modifié : 20 août 2020 à 14h51 par Coralie Juret

Une cinquantaine de soignants a participé au rassemblement qui a marqué le début d'une grève illimit

La médecine interne, en grève illimitée à l'hôpital de Laval. La deuxième vague de Covid-19 n'est pas encore arrivée mais les soignants sont à leur poste, épuisés malgré les congés. Ils doivent continuer à prendre en charge les patients Covid (20 hospitalisations au 18 août) mais aussi des patients très fragiles, dans un service déjà en demande de personnel.



“On a oublié l’entre-deux”



Ils étaient une cinquantaine à se rassembler hier midi pour dire leur détresse face au départ des renforts de la première vague, explique leur délégué syndical FO, Maxime Lebigot.


“Les interventions ont repris, il y a les congés d'été également. Et la réserve sanitaire, ils les orientent que sur les centres de dépistage. Nous ce qu’on demande à l’ARS des Pays-de-la-Loire c’est d’orienter directement ces renforts de personnels soignants vers les services hospitaliers”.





La direction de l'hôpital lavallois a envoyé du renfort, reconnaît le syndicat Force Ouvrière qui a bien conscience que l'hôpital public peine à trouver des candidats. Actuellement deux infirmières sont présentes dans le service de médecine interne matin et soir, ainsi qu’une en journée. Des moyens que FO souhaite pérennes. 



Protéger les plus fragiles et accompagner les fins de vie



Sans eux, difficile de composer des binômes pour travailler correctement, explique Maxime Lebigot. La nuit, l’infirmière est seule avec deux aide-soignants pour 24 lits. “Ca prend quand même du temps de s’habiller, se déshabiller et ça arrive de prendre des douches en sortant de la chambre d’un patient Covid, parce qu’ils ne veulent prendre vraiment aucun risque pour les patients en aplasie, ils n’ont plus de système immunitaire”. “Dans notre vision des choses en tant que soignant, une personne en fin de vie ne doit pas partir toute seule, et là malheureusement avec la surcharge de travail c’est de plus en plus compliqué”.





D’autres préavis à venir



Des titularisations jusqu'à la fin de l'année seraient de nature à apaiser la situation, estime le secrétaire général adjoint FO au CH Laval, avant une éventuelle deuxième vague. Les soignants se tiennent prêts, mais ils sont déjà à nouveau fatigués. D’autres services devraient se mobiliser dans les prochains jours d’après le syndicat.