Les ardoises du Segréen et de Renazé au cœur d'une relation commerciale importante avec Londres ?
Kévin Lognoné s'est intéressé à l'exportation des ardoises du Segréen et de Renazé notamment lors du Grand incendie de Londres en 1666.
Publié : 4 février 2021 à 13h45 - Modifié : 5 février 2021 à 11h15 par Alexis Vellayoudom
L'ardoise du Segréen s'est bien exportée
Crédit : Coralie Juret
Londres reconstruit avec des ardoises du Segréen et de Renazé ? C’est en tout cas l’hypothèse de Kévin Lognoné, ce passionné d’histoire de 33 ans, expatrié pendant un temps dans la capitale anglaise, s’est pris d’intérêt pour les liens entre l’Angleterre et les identités régionales française, "c'est un refuge d'identité régionale, les Alsaciens, les Corses, les Bretons", précise Kévin Lognoné. À l’origine, l’écriture d’un livre commencé en mars 2020, Brexit : Droit d’inventaire, devoir d’inventer.
D’un carnet de voyage du philosophe John Locke, à des documents d’exportations trouvés par un étudiant mayennais. Ce jeune consultant en stratégie d’entreprise continue ses recherches sur l'exportation des ardoises du Maine-et-Loire et de la Mayenne, "j'ai eu des retours de la mémoire locale, d'anciens qui m'ont aussi indiqué que l'ardoise s'est aussi retrouvée en Europe du Nord. Elle s'est très bien exportée au Danemark, elle a aussi des traces en Europe du Sud, à Barcelone".
Des ardoises du Segréen et de Renazé pour reconstruire Londres ?
Le partenaire privilégié serait l'Angleterre, où l'ardoise aurait répondu à un besoin d'innovation, "Londres à la suite du Grand incendie de 1666, s'en est beaucoup inspirée et a essentiellement choisi pour son urbanisme d'utiliser l'ardoise. C'était une réponse à des matériaux qui étaient beaucoup trop fragiles, beaucoup trop dangereux et qui provoquaient des incendies et donc qui déstructuraient à jamais l'espace urbain", explique Lévin Lognoné.
Le Segréen et Renazé sur la Route de l'Or Bleue ?
Pour Kévin Lognoné, le Segréen et Renazé étaient dans un espace de carrefour, "d'anciennes voies romaines à l'époque antique ont pu être utilisées. Un carrefour aussi avec la Marche de Bretagne et le Maine. Il y avait une relation très forte avec l'Angleterre, les marchandises remontaient par la Normandie puis un cabotage très important vers les îles britanniques, c'est un passé profond qui s'est réactualisé avec la révolution industrielle", explique ce passionné.
Ce qui laisse supposer une place importante sur la Route de l'Or Bleue, "c'était une expression utilisée pour associer la richesse mythique des Indes et ce transport de l'ardoise qui a eu un rôle important dans la reconstruction des villes et de l'espace moderne", ajoute cet ancien expatrié.
A l'heure du Brexit, Kévin Lognoné pense que cette histoire mérite d'être valorisée, "ça montre l'interactivité et l'interdépendance des pays. Isolée l'Angleterre du continement, c'est un peu à contre-courant de l'histoire". Pour l’aider dans ses recherches vous pouvez le contacter au 06 25 50 39 97. Kévin Lognoné s’intéresse aussi aux mines de fer.