Noyant-la-Gravoyère. Déménagement de l'ESAT à Segré : "on laisse de côté les plus fragiles" selon une vice-présidente
Le vote du conseil d'administration de Cap Anjou Bleu (ex-AAHAHA) ne passe toujours pas pour certains de ses membres. Deux ont démissionné, et des élus commencent aussi à regretter ce déménagement.
Publié : 16 février 2021 à 17h55 - Modifié : 16 février 2021 à 17h58 par Coralie Juret
Crédit : CJ
Des désaccords en Unes de la presse, et des usagers déboussolés. Depuis décembre, le déménagement futur de l'ESAT de Noyant-la-Gravoyère vers Segré agite les membres de son conseil d'administration. Le choix entériné par un vote du 30 janvier a provoqué la démission d'un représentant du collège parents, Alain James, et celle du fondateur et ancien maire de Noyant, Daniel Dupuis.
L'Etablissement et service d'aide par le travail (ESAT) a besoin de locaux neufs, déjà en projet depuis 2018 sur le site de Noyant dont il est propriétaire, et son financeur l'Agence régionale de santé souhaite une installation en zone d'activité pour favoriser l'inclusion et le travail en milieu ordinaire, à Segré. Mais il n'y a pas de risque de perte de financement, assure la vice-présidente Isabelle de Pontevès, contrairement à ce que le président a selon elle, laissé croire.
Le financement n'est pas en jeu, confirme le président de l'ESAT, Jacques Beauvallet, mais chacun accuse l'autre de pressions sur ce point pour influencer le vote du conseil d'administration.
L'association avait bien avancé sur un projet d'agrandissement à Noyant avant que l'ARS ne souhaite un déménagement sur Segré (photo juin 2019)
"Le travail, ils vont y aller tous les jours, ils perdront leur autonomie"
Un déménagement à Segré est nécessaire selon le président Beauvallet, pour "un nouveau public" atteint plutôt de pathologies psychiques et qui souhaite se rapprocher de la ville. Sa vice-présidente regrette au contraire qu'on décide sans projet défini et qu'on laisse de côté les plus fragiles en quittant Noyant. On pourrait très bien accueillir le milieu ordinaire sur site, estime cette maman d'un usager, qui imagine aussi développer du maraîchage bio pour se diversifier face à la crise.
Ces usagers domiciliés à Noyant-la-Gravoyère ne sont que 32 sur 92 au total, dont 18 sont déjà mobiles rétorque le président Jacques Beauvallet. L'association apportera une réponse officielle ce mercredi.
Sandrine Boullais et Raphaël de la Salmonière, élus dans la minorité de Segré-en-Anjou Bleu, regrettent ce déménagement "à grand renfort d'argent public sans se soucier de l'humain", "pour occuper des bâtiments vides". Cap Anjou Bleu s'intéresse au bâtiment de l'ancien Intermarché, zone de l'Ebeaupinière.
Deux élus d'Ombrée d'Anjou siégeant au conseil d'administration ont également manifesté publiquement leur désaccord dans la presse écrite. De son côté une ancienne stagiaire a lancé une pétition sur le site Change.org.