Nyoiseau. Les mines de fer se réapproprient leur histoire
L'association des Mines de fer de l'Anjou a rapatrié une locomotive de plus de 4 tonnes et des wagonnets sur leur site d'origine, le carreau de Bois II. Le matériel était stocké à la Mine Bleue depuis 1985.
Publié : 24 février 2021 à 13h00 - Modifié : 27 février 2021 à 7h44 par Alexis Vellayoudom
La locomotive de plus de 4 tonnes a été difficile à amener
Crédit : Alexis Vellayoudom
C’est une partie de son histoire qui est revenue aux mines de Fer de Nyoiseau ! La semaine dernière, du matériel originaire des mines de Bois II a été ramené sur site. La locomotive, mais aussi des wagonnets étaient stockés à la Mine Bleue depuis quelques années, "tout ce matériel a été récupéré par la Mine Bleue au moment de la fermeture en 1985", précise Marc Beluet, le président de l’association des Mines de Fer de l’Anjou.
L'association a pu rapatrier ces objets d’exception après avoir signé une convention avec le Comité Syndical du Pays Segréen, un travail qui a débuté il y a 2 ans.
L’opération est délicate et minutieuse devant le puits 3 des mines de fer. Au bout du bras du camion de 19 tonnes des services techniques de la ville, une locomotive de plus 4 tonnes, datant des années 40. L’engin servait à tracter des wagonnets à l’intérieur des mines comme les deux qu’a reçu l’association, "au lieu que les explosifs soient dans les wagonnets normaux, sans aucune sécurité. Dans les années 60, un ingénieur a dit on va faire des wagonnets spéciaux pour que les caisses soient bien entreposées et qu'il n'y ait pas de risque d'accident", explique Marc Beluet, président de l'association des Mines de fer de l'Anjou.
Ces cuffats servaient à descendre les mineurs et leur matériel dans le puits ©Alexis Vellayoudom
Autre antiquité arrivée sur site, des cuffats, sortes de grand chaudrons, "aucun mineur ne s'en souvient. Quand on commençait à creuser un puits, il n'y avait pas de cage qui pouvait descendre. Quand ils arrivaient à 10-30 mètres, les gars descendaient dans des cuffats, on descendait le matériel dans les cuffats avec un treuil et d'ailleurs, on remontait les remblais dans les cuffats".
Les chevalements et les cages ont ensuite pris le relais. Ces objets seront sur le parcours Sur les pas des mineurs de fer, accompagnés d’explications pour les visiteurs.
Des passionnés toujours à la recherche d'objets d'histoire
L’association espère ramener d’autres reliques oubliées de ces mines de fer, "on ramène un gros bloc de minerais de fer de 1 tonne". Les bénévoles se sont rapprochés de la mairie de Segré-en-Anjou-Bleu, propriétaire du terrain, pour pouvoir réaménager la salle des machines, aujourd'hui fermée, "on veut faire un escalier et un préau pour quand on accueillera des élèves", souligne Marc Beluet.
Damien Gérard, artiste local, va participer au projet. Cette nouveauté de la salle des machines pourrait être présentée lors d'un événement spécial le 1er mai, date symbolique pour les mineurs. En attendant, le lieu gratuit est ouvert tous les jours de l'année.