Pas de voyages, quelles conséquences pour les agences et les voyageurs ?
Depuis la fermeture des frontières, les avions voyageurs restent cloués au sol. Report des voyages ou annulation, explication avec Julie Château de l'agence Anjou Bleu Voyages à Segré
Publié : 1er avril 2020 à 7h00 - Modifié : 2 avril 2020 à 9h34 par Alexis Vellayoudom
Pas d'organisation de voyage pour juillet et août pour le moment
Crédit : Alexis Vellayoudom
Le tourisme vit des heures difficiles. Les frontières sont fermées, les avions sont cloués au sol, et aucune lisibilité sur l’avenir. Conséquences pour les voyageurs et les agences, annulation des voyages. Pour ne pas pénaliser le secteur du tourisme, le gouvernement a décidé par ordonnance du 25 mars de permettre aux agences de voyages de proposer des reports ou des avoirs plutôt que des remboursements aux annulations prononcées entre le 1er mars et le 15 septembre 2020. "On envoie un avoir au client et il a généralement jusqu'à la fin de l'année pour réserver une autre destination ou la même destination et on revoit les dates sur lesquelles il est possible de faire le voyage", explique Julie Château, directrice de l'agence Anjou Bleu Voyages à Segré.
Concrètement, l'agence a trente jours, compter de l'entrée en vigueur de l'ordonnance, pour notifier par écrit l'avoir puis trois mois, à partir de l'annulation, pour proposer une solution de report de voyage. Si le client refuse le report, il peut conserver l'avoir, valable sur une durée de 18 mois en une ou plusieurs fois. L'ordonnance prévoit aucun frais supplémentaires que le contrat initial pour le client, pas de majoration tarifaire si le nouveau voyage est plus cher que l'initial et pas de majoration tarifaire de l'agence.
Le client peut-il demander le remboursement ?
Si l'agence propose un report du voyage ou un avoir dans les trois mois prévus par l'ordonnance à compter de l'annulation, non. La demande de remboursement est donc exceptionnelle et prévue si l'agence de voyage n'a pas proposer de report ou d'avoir dans les trois mois suivant l'annulation. Autre situation exceptionnelle, l'utilisation de l'avoir. Selon UFC-Que Choisir, "a l'issue de cette période (18 mois), en cas de non utilisation totale ou partielle de l'avoir, le professionnel DOIT rembourser les consommateurs".
L'annulation sans contrepartie est également possible mais à la charge du client, "si le client décide d'annuler par lui-même, il peut avoir 100 % de charge. Si il n'accepte pas le report ou l'avoir, il perdera la totalité de ce qu'il a engagé pour le voyage. C'est ce que le gouvernement a décidé pour protéger l'économie du tourisme", précise Anjou Bleu Voyages.
Quel impact économique ?
La décision de ne pas privilégier le remboursement est essentiellement économique. "Si l'agence de voyage prend la décision de rembourser le client et que le tour opérateur ne veut pas rembourser, on a une double perte. Ca veut dire qu'on doit payer le tour opérateur mais on doit aussi payer le client. Là, ça serait la clef sous la porte au bout de deux mois".
Pour Julie Château et son agence, la crise sanitaire aura forcément un impact économique. Par manque de visibilité et de garantie, elle a d'ailleurs décidé, pour le moment, de ne plus vendre de voyage pour juillet et août. Les voyageurs sont invités à se rapprocher de leurs prestataires.