Sainte-Gemmes d'Andigné. Des arbres à crues pour se souvenir des risques d'inondations
Pour sensibiliser la population aux risque d'inondations, la mairie et le Syndicat du Bassin de l'Oudon ont fait appel à l'artiste Vincent Têtu pour une -uvre mémorielle positive.
Publié : 5 novembre 2020 à 9h15 - Modifié : 5 novembre 2020 à 10h27 par Alexis Vellayoudom
Vincent Têtu à côté de l'arbre qui représente la crue de 2001
Crédit : Alexis Vellayoudom
De l’eau jusqu’à 2 mètres de haut dans les maisons ! C’était en janvier en 2001, la plus grande crue qu’a connue Segré-en-Anjou-Bleu ! Alors pour se souvenir, la mairie a installé sur la zone humide de Sainte-Gemmes d’Andigné, rue du Moulin de l’Homme, des arbres à crues, des arbres métalliques munis d’un flotteur qui rappelle les crues précédentes et celles à venir.
Tout a commencé lors d'une rencontre entre Géraldine Cousin, du Syndicat du Bassin de l'Oudon, et l'artiste du Collectif Centrale 7 de Nyoiseau, Vincent Têtu, l'idée d'un nouveau projet de sensibilisation aux crues est né, après celui des 5 repères installés quai Lauingen et au droit de l'ancienne église de Saint-Aubin-du-Pavoil.
Décision prise, ça sera à Sainte-Gemmes d'Andigné à la confluence entre l'Argos et la Verzée, "c'est une commune qui a été touchée historiquement par des inondations. Elle est couverte par un Plan de Prévention des Risques d'Inondations (PPRI) et il nous semblait important de sensibiliser la population au risque d'inondation qui est réel, par le biais d'une œuvre d'art positive", explique Géraldine Cousin, chargée de prévention des inondations au Syndicat du Bassin de l’Oudon.
Des arbres pour se souvenir
Vous connaissez les stèles ou les musées pour le devoir de mémoire, pour se souvenir des inondations de 1995 et 2001 à Sainte-Gemmes d’Andigné, la mairie de Segré-en-Anjou Bleu a opté pour des arbres à crues. L'artiste en charge du projet, Vincent Têtu, a été contacté en 2016 pour imaginer une œuvre positive, "je me suis tourné vers la tempête Xynthia, j'ai vu que pas mal de mesures ont été prises sur des arbres. C'est là qu'est né le projet. C'est un mélange de structure et sculpture", explique l'artiste.
Les quatre arbres métalliques font 3 mètres 50 de haut et disposent de cercles espacés de 50 cm pour servir de repère. Ils sont munis de flotteurs dont les cercles métalliques représentent le niveau des eaux historiques,"chaque arbre représente une crue passée, la crue de 1995 (1,53 m - violet) et celle de 2001 (2,07m - rouge). Et puis, il y a une modélisation d'une crue de 100 ans, où le niveau pourrait monter (2,53m - orange). L'autre est un flotteur à graduation de 10 cm (vert) qui permet de mesurer les crues de chaque année. Il sera possible de redescendre manuellement ce flotteur", décrit Vincent Têtu.
Les arbres à crues sur la zone humide de l'Homme ©Alexis Vellayoudom
Les arbres sont réalisés à base de fers à béton. Chaque structure est fixée sur une platine, ancrée au sol par des pieux vissés à 2,50 mètres de profondeur par l'entreprise Technopieux. Les services techniques de Segré-en-Anjou-Bleu encadrés par Louis Marie Vallée ont également participé au chantier.
Un panneau pédagogique va être installé sur la voie verte qui surplombe les arbres à crues. Coût du projet, 9 555 euros TTC.