Retraites : « les conditions ne sont pas réunies » pour une réforme estime le député MoDem Philippe Bolo

Le député de la 7ème circonscription du Maine-et-Loire avait rencontré la CGT avant la mobilisation historique du 19 janvier à Segré. Il avoue partager certains questionnements du syndicat.

23 janvier 2023 à 17h55 - Modifié : 7 février 2023 à 12h54 par Coralie Juret

Philippe Bolo rencontrait la CGT segréenne le 13 janvier dernier.

Crédit : Coralie Juret

La réforme des retraites était présentée en Conseil des Ministres ce lundi 23 janvier. Le texte a suscité une mobilisation historique la semaine dernière partout en France, et ne fait pas l’unanimité dans la classe politique, y compris au sein de la majorité présidentielle.


Si la députée Mayennaise Géraldine Bannier estimait chez nos confrères de France Bleu qu’il faut faire la réforme pour les générations futures, pour son collègue MoDem d’Angers-Segré Philippe Bolo, ce n’est pas le moment. « Il faut savoir faire preuve de pédagogie et de compréhension, en face il faut avoir de l’écoute et du dialogue. Ces conditions-là ne sont pas réunies. La plupart des Français sont partagés et inquiets suite à l’augmentation du prix des énergies, on sort d’une crise du Covid qui a été vécue par certains comme de la privation de liberté, on a la guerre en Ukraine qui interroge sur l’avenir... »


 


Carrières longues, pénibilité et emploi des seniors


 


Le député réélu l’an dernier avec l’investiture de la majorité présidentielle Ensemble ! indique même partager certains questionnements soulevés par le syndicat lors de sa rencontre avec la CGT le 13 janvier à Segré : « au-delà de l’âge qui fait débat, d’autres sujets sont absolument essentiels, celui des carrières longues, moi je fais partie de ceux qui disent qu’à partir du moment où on a commencé tôt et cotisé, on a le droit à la retraite. C’est aussi la pénibilité, parce qu’on n’est pas tous égaux face à la retraite. Et puis c’est aussi l’emploi des seniors parce que dire qu’il faut travailler plus longtemps, encore faut-il être en capacité à ce que les plus de 55 ans, 60 ans soient effectivement embauchés dans les entreprises, sinon on n’y arrive pas ».


Le texte sur les retraites devrait arriver à l’Assemblée Nationale lundi 6 février. Lors d’une conférence de presse à la sortie du Conseil des ministres aujourd'hui, le ministre du Travail Olivier Dussopt a annoncé que 100 000 départs anticipés seraient maintenus chaque année et que le gouvernement souhaitait mieux tenir compte de la pénibilité par le biais de points. La publication d’un index sur l’emploi des seniors sera obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés. Mais « revenir sur les 64 ans serait renoncer au retour à l’équilibre du système » de retraites français, selon le Ministre.