Salaires et retraites : petite mobilisation à Segré et Laval face à l’inflation

Ils étaient 25 manifestants à Segré ce matin, près de 70 à Laval ce midi. Petite mobilisation pour ce nouveau mouvement national à l’appel de la CGT, afin de réclamer des hausses de salaires et s’opposer à la réforme des retraites.

10 novembre 2022 à 20h46 - Modifié : 10 novembre 2022 à 20h50 par Coralie Juret

25 manifestants se sont regroupés devant la sous-préfecture de Segré à l'appel de la CGT.

Crédit : Coralie Juret

« L’inflation s‘envole et les salaires stagnent depuis plusieurs années ». Ludovic Bodier, secrétaire du CSE chez Paulstra à Segré, résume la problématique d’un bon nombre de manifestants présents ce jeudi matin devant la sous-préfecture de Segré, sous les drapeaux de la CGT : ils ont du mal à joindre les deux bouts.


Yohann, salarié chez Manitou Candé est venu pour pouvoir « remplir le caddie. Quand je vais à la pompe, j’ai du mal à aller au bout du plein, ça fait un gros billet à lâcher. On est obligé de compter », raconte ce père de famille. Finis les excès, l’inflation impactera même les cadeaux de Noël, confirme Yohann : « on a déjà prévenu les enfants, on va faire une enveloppe, et on partagera ».


Chez le fabricant de nacelles, « les primes d’ancienneté ne suffisent plus et les salaires sont depuis plusieurs années sous le pouvoir d’achat », renchérit l’un de ses collègues, gilet CGT sur le dos. L’entreprise et ses partenaires sociaux sont en pleine négociation salariale pour l’an prochain.


 



« On survit, plus ça va aller, plus ça va être comme ça »



 


Les cadeaux de Noël, pas question d’y toucher chez Romain, quitte à se serrer la ceinture : « on prévoit les cadeaux des enfants, c’est le plus important », confie cet employé de TriRx, laboratoire de santé animale à Segré. « Depuis le rachat de MSD, les primes ont été dénoncées. Avec l’inflation, oui, ça devient de plus en plus compliqué. On fait attention à nos dépenses, on fait moins de dépenses loisirs ».


« On a besoin d’une vraie revalorisation de salaires », revendique en écho Ludovic. A 47 ans, il travaille en 2/8 depuis ses 22 ans et manifeste aussi contre la réforme des retraites : « On est très nombreux dans les entreprises à travailler en équipe, on ne se voit pas à 65 ans faire encore le travail qu’on fait aujourd’hui. Donc on a besoin à travers toutes ces petites manifestations qu’il y a en France aujourd’hui, de montrer que les lois vont vraiment nous pénaliser et nous empêcher de finir nos carrières dans des bonnes conditions. On doit pouvoir partir à la retraite encore en forme ».

Près de 70 personnes étaient regroupées devant la préfecture de Laval avec la CGT et FSU.

Crédit : Cyprien Legeay

 


La sous-préfète de Segré-en-Anjou Bleu Anny Pietri a reçu une délégation à partir de 11h15, pour connaître précisément leurs revendications et échanger sur les mesures de soutien du pouvoir d’achat. Des doléances qu’elle transmettra, a-t-elle promis. A Laval, la FSU s’était jointe le rassemblement organisé par la CGT devant la préfecture de la Mayenne à 12h.