Segré. Débordée de vêtements, l'association Saint-Vincent-de-Paul stoppe momentanément sa collecte

L’association Saint-Vincent-de-Paul fait une indigestion de vêtements. Devant les portes de l'association segréenne, deux barrières et carton où l'on peut lire "les vêtements et les chaussures ne sont momentanément plus acceptés". L'association stoppe sa collecte de dons, car elle n’arrive plus à réduire ses stocks.

500 sacs de vêtements en attente

C'est l'un des piliers associatifs de la ville pour aider les gens dans le besoin. Chaque semaine, l'association Saint-Vincent-de-Paul, ouverte en libre-service 24h/24 reçoit des dons de bibelots, vêtements, chaussures et meubles en tout genre. "Pour les vêtements, on en reçoit 5 à 10 m3 par semaine", fait savoir Pascal Houssais. Mais depuis plusieurs semaines, les sacs s'empilent, l'association n'arrive plus à écouler ses stocks. "En général, on trie en trois tas. Les vêtements en bon état sont vendus chez nous, à petits prix. Les mauvais sont revalorisés par écotextile et le troisième tas, ce sont des vêtements abîmés, décousus qu'on envoie chez l'entreprise d'insertion par le vêtement Apivette à Angers". Sauf que cette dernière ne prend plus les vêtements de l'association. "L'entreprise nous a fait savoir qu'elle changeait de politique", précise Pascal. 

Problème, ces vêtements, dirigés vers l'entreprise, représentent près de 30 % à 50 % des vêtements donnés à l'association Saint-Vincent-de-Paul. "Nos locaux sont pleins. En plus, l'Arbre Vert de Segré qui collectait aussi pour Apivette, a régulé les dons de vêtements car ils ont quelqu'un. Nous, on a personne pour surveiller donc les gens viennent déposer chez nous", souligne le bénévole. Résultat, près de 500 sacs-poubelles, remplis de vêtements, sont stockés dans le local de l'association, et même en extérieur. 

Un local considéré comme une déchetterie

Mais le malheur ne s'arrête pas là. Depuis plusieurs mois, Saint-Vincent-de-Paul constate aussi une augmentation des incivilités. "Certaines personnes nous prennent pour leur déchetterie. Comme le nombre de passage les inquiète, ils viennent nous déposer leurs déchets, des choses vraiment dégueulasses comme des chaussures souillés, des vêtements troués. C'est devenu catastrophique", s'alarme Pascal. En plus de ça, le local est souvent visité la nuit. "Le lendemain, on retrouve des sacs éventrés, les vêtements laissés en vrac". D'ailleurs, l'association prévient. "On a des caméras, s'il y a des dépôts sauvages ou trop d'incivilités, on alertera la gendarmerie".

Sur les dons, Pascal Houssais rappelle : "ils doivent être de qualité. Pour les vêtements inutilisables, les gens doivent les déposer dans les bennes de collectes en ville ou déchetterie". Concernant le trop-plein de dons difficile à écouler, l'association a décidé de stopper la collecte. "Pour le moment, on ne prend plus de vêtements et de chaussures. Les gens devront les déposer dans les points d'apport volontaire. On est en train de réfléchir à mettre en place des permanences. On pourrait faire deux demi-journées par semaine, avec quelqu'un qui fait le tri". L'association devrait relancer les discussions avec Apivette pour débloquer la situation.