Segré. Des formations en restauration pour enrayer la pénurie de main d'œuvre

À Segré, le Greta-CFA 49 propose une nouvelle formation de 9 mois aux personnes sans emploi qui souhaitent se lancer dans la restauration. Une solution pour palier la pénurie de main d'œuvre selon les organisateurs.

Publié : 17 juin 2022 à 9h58 par Alexis Vellayoudom

Jacky Hérault a accompagné Hyabu et Ethan dans un atelier cuisine

Crédit : Alexis Vellayoudom

Restaurant cherche salarié, sous peine de rester fermé l'été. C'est un peu le slogan du monde de la restauration où les bras manquent aussi bien en cuisine qu'en salle. À Segré-en-Anjou-Bleu, le Greta-CFA 49 propose des formations dans ce secteur pour les personnes en recherche d'emploi. 


Vendredi dernier, ils étaient 11 à découvrir le métier grâce à un atelier dans les cuisines pédagogiques du Collège Georges Gironde. Accompagnés d'un formateur, les candidats ont exécuté leurs premiers gestes de cuisinier, "ils ont fait une petit salade, des petites gougeonettes de volailles? accompagnées d'une sauce tartare. ils sont en train de faire des petits coco-rocher, des choses assez simples", explique Jacky Hérault, cuisinier professionnel et formateur pour le Greta-CFA 49.


 


Des formations à vitesse grand V...


 


Sur la dizaine de participants, au moins quatre intégreront ensuite les formations CAP Cuisine et PSR production et service en restauration. Des formations à vitesse grand V. En 9 mois, les apprentis cuisinier seront lâchés dans le monde professionnel et l'avantage ce sont les 14 semaines en entreprises, "évidemment les entreprises, ça leur permet de faire leur marché. Ils sont pratiquement embauchés en faisant les stages. Pour moi, c'est absolument bénéfique, faut qu'on soit le plus proche de l'entreprise. Quand ils reviennent de l'entreprise, ils sont complètement métamorphosés, ça commence à être des professionnels", se réjouit Jacky.


 

Titre :Des candidats participent à une formation grand V

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Le profil des participants, de 18 à 53 ans, est aussi appréciable pour le cuisinier des Mauges : "l'avantage des adultes, c'est qu'ils savent pourquoi ils sont là. Ils ont pesé leur pour et le contre de rentrer dans le métier. Il y a plus de maturité. On accepte plus les contraintes". "J'ai déjà un CAP boulangerie donc je sais comment ça se passe les horaires, même travailler les jours fériés ou week-end, ça ne me dérange pas du tout", confirme à côté de lui, Ethan. À 17 ans, il aimerait, un jour, ouvrir son propre restaurant tout comme celui qui l'accompagne Hyabu, 36 ans et originaire d'Erythrée. Il a déjà cuisiné en Israël, mais aimerait devenir chef en France. 


 


... pour pallier la pénurie en restauration


 


La formation présente un double avantage selon les initiateurs, elle permet d'abord de relancer rapidement des gens, mais aussi de pouvoir au manque de main d'oeuvre dans le secteur. "Ça prend toujours un peu de temps de former des personnes à ces compétences. Il y en a une qui s'est terminée qui a permis à 8 personnes de se retrouver sur le marché du travail donc c'est déjà une contribution aux besoins des entreprises du territoire du Segréen", témoigne Paul Figueira, conseiller formation Greta/CFA 49.


 

Titre :Jacky Hérault livre ses impressions sur la pénurie de main d'œuvre en restauration

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Un secteur qui en a bien besoin. Les restaurateurs, mais aussi les bars manquent de personnel saisonnier, "quand on était étudiant, on allait faire des extras, des saisons. Est-ce que ce n'est plus dans l'ère du temps ? Est-ce c'est l'éducation des parents ? Pour moi, c'est important à la vingtaine d'avoir vu ce que c'était de travailler, fabriquer quelque chose même si on est étudiant. Ça servira pour l'avenir et puis vous gagnez aussi votre vie", s'alarme Jacky Hérault. La covid a fait beaucoup de mal à la restauration constate le professionnel : "j'ai beaucoup de confrères qui me disent que des gens ont quitté le métier parce qu'ils sont restés chez eux, coupure nette, ils ont changé de mode de vie et ils se sont dit, c'est bien d'avoir les soirées, d'avoir les week-ends. Et là, maintenant tout le monde crie au secours".  


La formation est prise en charge par le Conseil régional. La prochaine accueillera 11 candidats. Elle commencera le 10 octobre prochain pour se terminer le 16 juin. Une réunion d'information est programmée le 1er juillet au collège Georges Gironde à Segré à 9h30.