Segré : les entrainements de hockey sur gazon vont-ils continuer ?

Après la dissolution de l'ESSHA, les parents ont appris que leur entraîneur n'était pas conservé. Le club n'a plus les moyens de le payer. Le collectif de parents s'inquiète pour l'avenir du club et de leurs enfants. Ils se battent pour le conserver.

26 janvier 2023 à 12h13 par Alexis Vellayoudom

Les parents estiment avoir fait perdre 230 € au club ce week-end

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Que va devenir l'entraîneur du club de hockey sur gazon de Segré ? Des parents de licenciés ont appris par l'entraîneur, que son contrat s'arrêtera le 12 février car le club n'a pas les moyens de le reconduire. Une trentaine de parents, réunie en collectif, pointe du doigt un manque de communication des dirigeants et leur inaction pour conserver le coach. Ils s'inquiètent pour la poursuite de l'activité par leurs enfants. 


 


 "Sortir 2 000 € par mois, ce n'est pas possible pour nous..."


 


Tout démarre au début de l'année 2023. Les parents emmènent leurs enfants à l'entraînement. C'est là-bas que le coup de massue tombe. L'entraîneur leur apprend, la dissolution de l'ESSHA, dont le hockey sur gazon était une section, et qu'il sera licencié de ses fonctions le 12 février. Son contrat aidé, effectif depuis 4 ans auprès de l'ESSHA dissoute, arrive à son terme et le club, désormais seul, n'a pas les moyens de payer ses 35 heures. Les parents sont désabusés : "Il a amené beaucoup au club. À part lui dire, Manu (NDLR : Manuel Cosson), 4 ans et finit, ce n'est pas normal. La plupart des parents savent déjà que leurs enfants ne continueront pas le hockey parce que Manu va partir, dont les miens, parce qu'ils ont confiance en cet entraîneur". 


 

Titre :Des enfants menacent d'arrêter, si l'entraîneur part

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Contacté, le président du club, Jean-Marc Beaudouin explique puis se défend : "son contrat était subventionné par l'État à hauteur de 37 000 € sur quatre ans, il s'arrête et est non-renouvelable. L'employeur était l'ESSHA dissoute. Le club, même si on veut garder notre entraîneur, sortir 2 000 € par mois pour un 35 heures, ce n'est pas possible pour nous... Même en augmentant le prix des licences, ça ne marcherait pas. D'ailleurs, la majorité de la licence file dans les poches de la Fédération. Pour les sponsors, c'est impossible de sortir de telles sommes et la subvention de la mairie ne permet pas un tel investissement". "Aujourd'hui, le nombre de licenciés ne permet pas de maintenir un 35 heures. Manu avait un objectif de 100 licenciés, mais avec la Covid, ça a été compliqué", ajoute le président du club de 58 licenciés. 


 

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De son côté, la trentaine de parents se dit prête à s'investir davantage. Elle reproche aux dirigeants d'abandonner trop vite : "soit disant qu'il n'y a pas assez d'argent, on peut l'entendre. Tous les parents sont prêts à s'engager un peu plus, faire des efforts, essayer de récupérer de l'argent. C'est bien de dire, on n'a pas d'argent, on n'a pas d'argent, mais il y a un moment l'argent faut aller le chercher. Il y a toujours des choses possibles à faire pour récupérer de l'argent dans un club. J'ai jamais dit que ça allait être facile, mais si on essaye pas, on n'y arrivera pas".


 


 


Un manque de communication


 


Le collectif a écrit aux dirigeants et à la mairie, mais pour le moment aucune réponse. Pourtant, en coulisse, des discussions ont eu lieu, comme le confirme l'adjoint aux sports Nicolas Chéré : "on s'est rencontré, on est là pour accompagner, mais ce n'est pas nous qui décidons. C'est à eux de discuter entre eux". Une solution est envisagée, le partage du nombre d'heures de l'entraîneur entre plusieurs structures, "on ne veut pas s'en débarrasser, mais on veut essayer de lui proposer un 15/20h par semaine et de compléter ses heures avec un autre club. On est en train de chercher une section pour partager les coûts avec nous, comme ce que fait l'athlétisme avec le basket", précise le président du Segré Hockey Club. 


 

Titre :Les parents veulent s'investir pour trouver de l'argent et conserver leur entraîneur

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Des échanges auxquels, pour le moment, les parents ne sont pas conviés, ce qui agace le collectif, "déjà, on a appris la dissolution de l'ESSHA qu'en janvier tout comme la fin du contrat de notre entraîneur. Pourquoi n'avons-nous pas été avertit plus tôt ? On a payé nos licences entre 100 € et 140 € pour que nos enfants restent sur le carreau en février ? Que devient le club après la dissolution ?", ajoute un parent. Le club répond : "la situation de l'entraîneur a été évoquée à l'assemblée générale de septembre. Pour les statuts du club, nous avons décidé de conserver le même nom, tout ça est validé en préfecture. Ça ne change rien pour les licenciés". 


 

Le collectif de parent se dit prêt à s'investir davantage pour sauver l'emploi du coach

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Pour montrer leur colère, le collectif a organisé, ce week-end lors de matchs régionaux, une vente gratuite de gâteaux. Les parents estiment la perte pour le club à 230 €. Une action que regrette le président : "le club est sur une bonne dynamique. Je comprends l'inquiétude des parents, mais cette affaire va faire plus de tort à l'image du club que de bien". Le collectif demande à rencontrer le bureau, il devrait pouvoir le faire lors de la prochaine AG programmée début février, pour, enfin, travailler ensemble dans leur objectif commun, assurer l'avenir du club.