Segré. Présidentielle : les électeurs de Jean-Luc Mélenchon n'attendent rien de ce second tour
Ce dimanche, le vote des électeurs de Jean-Luc Mélenchon seront scrutés. Trois électeurs de Segré nous expliquent comment ils abordent ce 2nd tour de l'élection présidentielle.
22 avril 2022 à 11h33 - Modifié : 4 avril 2023 à 12h13 par Alexis Vellayoudom
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Crédit : Coralie Juret
Il est probable que beaucoup ait fait leur choix hier soir lors du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. À trois jours du second tour des présidentielles, les électeurs vont devoir choisir notamment ceux de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de l'Union populaire, arrivé en troisième position avec 21,95 % des suffrages, a appelé ses électeurs à ne pas donner de voix à Marine Le Pen. Après cela, plusieurs questions, que vont faire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et qu'attendent-ils pour ce second tour ? Nous avons rencontré trois de ses électeurs du Segréen.
Titre :Comment les électeurs de l'Union populaire abordent ce 2ème tour ?
Crédit :Alexis Vellayoudom
"Je n'attends rien de ce second tour" - André, habitant de La-Chapelle-sur-Oudon
Il y a d'abord André, habitant de La-Chapelle-sur-Oudon. Cet ancien cheminot a d'abord milité pendant 30 ans au Parti Communiste français avant de se tourner vers La France Insoumise, il y a 5 ans. Forcément, le retraité de 60 ans était déçu par le résultat final. L'ancien conducteur de train regrette que le PCF ne se soit pas allié à son candidat, "lundi matin, j'étais en rage. Ça fait mal, on était si près. Je ne comprends pas la candidature de Fabien Roussel. En 2017, les communistes étaient avec nous, la question du nucléaire, c'était pas un problème", regrette André.
André Dupuy n'attend rien de ce second tour
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Dimanche, sa voix n'ira pas à l'extrême-droite, mais il n'attend rien de ce second tour : "je suis déçu du choix qu'on nous laisse, c'est plus notre affaire, c'est celle de Macron. Si macron , il veut des voix insoumises, il faudra qu'il change beaucoup son programme et même s'il le change, c'est un homme qui a tellement menti, on aura des difficultés à le croire. Un Smic à 1 400 €, c'était un minimum parce qu'il a quand même une augmentation des prix qu'est substantiel en ce moment donc ça va faire une diminution du pouvoir d'achat".
"J'ai fait ma part du travail" - Faustine, 24 ans
"C'est un drame pour moi, j'ai pleuré" explique Faustine. Originaire de Nyoiseau, a toujours eu un intérêt pour la politique. En 2017, elle avait déjà voté Mélenchon, mais cette année le résultat la laisse dans l'incompréhension notamment vis-à-vis du PCF et d'Europe Écologie-Les Verts, "les électeurs écolos s'ils étaient vraiment conscients de l'urgence climatique et ne voulaient pas perdre 5 ans, il fallait voter Mélenchon. La colère que le communisme en 2022, c'est faire barrage à Mélenchon pour appeler à votre Macron", s'agace la jeune femme de 24 ans.
Comme en 2017, Faustine s'abstiendra au second tour
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Dimanche, comme en 2017, elle s'abstiendra et avec moins d'hésitation qu'il y a 5 ans : "là, c'est encore moins possible puisque non seulement monsieur est capitaliste et libéral, mais en plus il violente les personnes, il est despote, je ne peux pas. On a une urgence climatique, et je ne crois pas du tout malgré les promesses qu'il semble vouloir faire pour racoler les électeurs de gauche comme quoi il y aura du social et de l'écologie. Je pense que le monsieur avait 5 ans et rien n'a été fait". Et quand on lui demande si s'abstenir, c'est permettre à l'extrême-droite d'accéder au pouvoir, "mon barrage républicain, c'était de voter Mélenchon. J'ai fait ma part du travail", justifie celle qui prépare un voyage en Espagne.
"Aucune voix à Marine Le Pen" - Olivier Dupuis, chef de file de l'Union Populaire
De son côté, Olivier Dupuis, chef de file de l'Union Populaire sur la circonscription Angers-Segré, est partagé entre la surprise du résultat, de la déception et de la fierté, "Jean-Luc Mélenchon a fait une campagne extraordinaire, très dynamique et tournée vers la jeunesse qui a voté massivement pour lui. Il y a de nombreux jeunes sur les quartiers qui se sont mobilisés. C'est assez remarquable", se félicite l'éducateur spécialisé. Sur les candidatures de Fabien Roussel et de Yannick Jadot, Olivier Dupuis ne mâche pas ses mots : "c'est pas de l'arithmétique, mais si Fabien Roussel avait été derrière nous, on aurait été au 2nd tour. Pour les Verts, il y a un manque de sincérité. L'élection ne prévaut pas, c'est pour garder une forme de pouvoir dans les partis et ce n'est pas tourné vers les citoyens".
Pour Olivier Dupuis, la balle est dans le camp d'Emmanuel Macron
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Pour dimanche, l'ex-candidat aux législatives réaffirme la position du mouvement, "pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen. L'idéologie est extrêmement nauséabonde". Faut-il pour autant aller voter Emmanuel Macron ? "C'est vraiment les personnes qui doivent se positionner, ça va dépendre d'Emmanuel Macron qu'est-ce qu'il va donner comme gage par rapport aux retraites. Un moment donné, il a dit que c'était pas une position dogmatique donc on peut bouger à 64 ans, puis finalement, c'est 65 ans", explique l'homme de 55 ans.
Selon une consultation du parti d'environ 215 000 électeurs, 38 % voteraient blanc, 33 % pour Emmanuel Macron et 29 % s'abstiendraient, l'option Marine Le Pen ne figurait pas dans les propositions.
Les législatives en ligne de mire
Comme annoncé par Jean-Luc Mélenchon, l'Union Populaire vise les législatives, ce qu'ils ont appelé le 3ème tour des élections présidentielles qui se tiendra les 12 et 19 juin, "c'est un mouvement qui commence à prendre de l'ampleur. C'est un mouvement à gauche qui est bien ancré donc on espère que les personnes vont se déplacer et nous donner la force de pouvoir asseoir notre politique", espère Olivier Dupuis.
Pour André, le militant de La-Chapelle-sur-Oudon, il faut convaincre les abstentionnistes : "quand on part pour une élection, il faut avoir de l'espoir sinon c'est pas la peine, il faut rester à la maison. On espère beaucoup, mais faut pas rêver non plus à moins qu'il y ait un sursaut des abstentionnistes parce que c'est ça qui nous a manqué. Si une majorité pouvait se dessiner avec l'Union populaire, ça serait merveilleux, tout au moins un maximum de député (NDLR : la France Insoumise comptait 17 députés)".
Titre :Les électeurs de l'Union populaire attendent les législatives
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Faustine est plus sceptique : "j'ai peur que les gens qui ont voté Mélenchon ne soient pas présents pour les législatives. Il y a beaucoup de jeunes parmi ses électeurs et je sais pas s'ils ont la conscience que cette élection est aussi importante que l'élection présidentielle. Même s'ils se sont pris une volée LR et le PS, ils ont quand même un ancrage local qui va sûrement leur être favorable malgré tout".
Reste à voir si l'Union Populaire deviendra l'Union de la gauche avec les écologistes, le Parti Communiste et le le Parti socialiste. Sur la 7ème circonscription Angers-Segré, c'est le duo Olivier Dupuis et Camille Retailleau qui devraient représenter l'Union Populaire. Sur la 1ère circonscription Angers-Châteauneuf, Claire Schweitzer et Paul Rutault devraient être candidat.