CHU d'Angers. Des urgentistes déjà à bout avant les épidémies hivernales
Ils sont en grève depuis mardi. Les urgences du centre hospitalier d'Angers enregistrent un afflux de patients jamais vu depuis quatre ans, alors que l'hiver et ses épidémies ne sont pas encore arrivés.
Publié : 2 décembre 2021 à 18h03 par Coralie Juret
L'hiver n'est pas encore arrivé que les urgences d'Angers saturent déjà... Force Ouvrière et Sud tirent à nouveau la sonnette d'alarme, après un droit d'alerte début novembre. Les syndicats ont remis à la direction lundi une lettre ouverte signée de 116 médecins, para-médicaux et administratifs. Ils interpellent aussi le Ministre de la Santé, l'ARS et la Ville d'Angers.
Les soignants redoutent l'arrivée de l'hiver, ses bronchiolites, grippes et autres variants Covid. "Ils disent : on est au mois d'octobre et on dépasse déjà quelque fois les 200 entrées, ce qui n'arrivait pas il y a quatre ans. On n'est même pas dans le coeur de la tempête et on est déjà à bout !", rapporte Benjamin Delrue, secrétaire adjoint FO au CHU.
Ses collègues demandent un renfort infirmier - aide-soignant 24/24h et des lits d'aval. "La réponse de la direction hier (NDRL lundi 29 novembre) c'est "on ouvre 11 lits", mais quand on regarde de plus près c'est 11 lits de chirurgie de courte durée remplacés par 11 lits pour des plus de 75 ans", constate l'infirmier. "Plus un plan blanc qui va permettre de déprogrammer de la chirurgie pour libérer des effectfs et des lits".
Une dégradation des conditions d'accueil
Et ça, les soignants ne l'acceptent pas. Les médecins urgenstistes sont en grève depuis mardi pour dénoncer ce manque de moyens qui impacte leurs patients. "C'est des heures d'attente dans les couloirs, sur des brancards", décrit leur délégué FO, "un patio transformé en unité de soins surveillance de 3-4 lits avec une équipe du SAMU pour surveiller. Il n'y a pas d'oxygène dans ce couloir. Il y a eu des drames il y a quelques années, ils ne veulent plus vivre ça".
Selon Force Ouvrière, il manque 15 à 20 postes aux urgences, et les soignants craignent de manquer de place en réanimation, dans l'une des deux régions les moins bien dotées de France. "On ne met pas les moyens pour donner les meilleures chances aux patients", résume Benjamin Delrue. Début octobre, 41 postes du CHU d'Angers n'étaient pas occupés d'après FO, faute de d'arrêt ou de démissions non remplacés.
Des médecins et para-médicaux angevins iront à la manifestation nationale de samedi à Paris, aux côtés de 200 soignants mayennais. Ils seront 400 de la région à participer.