Dans le Segréen, 1,6 millions d'euros de déficit et 22 postes menacés aux Résidences du Val d'Oudon
A cause d'un important déficit, les quatre résidences pour personnes âgées de Segré, Sainte-Gemmes-d'Andigné, Marans et Saint-Martin-du-Bois pourraient bientôt perdre 22 salariés. Un passage obligé pour retrouver de la trésorerie selon la direction, mais inimaginable pour le syndicat FO, qui dénonce déjà un manque de personnel.
Publié : 23 août 2023 à 12h50 par Marie Chevillard
L'annonce fin juillet a fait l'effet d'un coup de massue pour les salariés. Les RVO - Résidences du Val d'Oudon - pourraient se séparer de 22 salariés dès fin septembre, pour combler un déficit d'1,6 millions d'euros. Soit près de 10 % de l'ensemble des 240 salariés, qui travaillent sur cinq sites, quatre résidences pour personnes âgées à Segré, Sainte-Gemmes-d'Andigné, Marans et Saint-Martin-du-Bois, et une cuisine centrale.
En cause : l'inflation ces derniers mois, et surtout une vingtaine de postes créés pendant la période Covid, dans des conditions différentes de celles d'aujourd'hui. Mais "le personnel n'est pas une variable d'ajustement" pour le syndicat Force ouvrière des RVO, qui souligne déjà un manque de professionnels pour s'occuper des 280 résidents.
"Impossible avec 22 postes en moins"
"Dans les Ehpad, l'objectif premier, c'est de conserver l'autonomie de la personne âgée, sur la marche, la toilette, l'animation... explique Frédéric Dauvier, secrétaire du syndicat FO des RVO. C'est du soutien oral, ce n'est pas un soin technique qui est évalué pour pouvoir avoir un budget versé par l'Agence régionale de santé (une des trois sources de financement des Ehpad). C'est un soin qui demande du temps, de l'écoute et de l'empathie."
Difficile de savoir précisément quels postes sont menacés, mais ce pourrait être aussi bien des postes d'ASH (Agents de service hospitalier), qui s'occupent du ménage, de l'hôtellerie, la lingerie ; que d'aide-soignants ou de personnel administratif. "On manque déjà d'infirmières en ce moment, mais aussi de personnel de manière générale, souligne Frédéric Dauvier. Avec 22 postes en mois, ça semble impossible de faire notre travail correctement."
"Pas de gros changement pour les résidents"
Une situation dont est conscient Eric-Alban Giroux, le directeur du Centre hospitalier du Haut-Anjou, dont dépendent les Résidences du Val d'Oudon. Mais "c'est ce gros défaut de trésorerie qui nous oblige à agir avec autant de rapidité, estime le directeur du CHHA. Si on ne corrige pas le tir, c'est un problème qu'on retrouvera tous les mois et qui nécessitera un redressement encore plus important à l'avenir."
Pour couvrir ce déficit d'1,6 million d'euros, réduire le personnel lui semble incontournable. Mais "on va faire en sorte qu'il n'y ait pas de vrai changement sur la prise en charge des résidents, parce qu'on va modifier les organisations de travail. Je suis obligé de tenir compte des dotations qu'on me donne. Mais je vous assure qu'on va tout faire pour que la prestation, ce qu'on doit à nos résidents, ne soit pas trop dégradée."
Autre piste envisagée par la direction pour faire des économies : la réouverture de chambres doubles, fermées pendant la période du Covid, et les 10 chambres supplémentaires qui vont ouvrir avec le regroupement sur un même site des résidences de Marans et de Segré.
Un déménagement reporté cet hiver
Prévu en septembre, ce déménagement à Segré a été reporté de quelques mois et le syndicat FO y voit une occasion pour la direction de supprimer ensuite certains postes en doublon. Pour Force ouvrière, c'est à l'Agence régionale de santé et au Département d'augmenter leurs financements pour éviter l'impact sur le personnel.
Le syndicat appelle les agents et les familles des résidents à se rassembler ce vendredi 25 août à 9h, devant la résidence des Tilleuls à Sainte-Gemmes-d'Andigné.