Grève Paulstra Segré : la CGT dénonce une "parodie" des négociations annuelles
Depuis mercredi après-midi, la CGT a mis en place un piquet de grève. 250 salariés se sont relayés devant les grilles de Paulstra. Pour le syndicat, la proposition d'Hutchinson est une "parodie".
10 février 2022 à 17h50 - Modifié : 11 février 2022 à 9h58 par Alexis Vellayoudom
Une farce, une parodie, les qualificatifs ne manquent pas à la CGT de Paulstra Segré pour qualifier la première proposition du Groupe Hutchinson, qui appartient au Groupe TotalEnergies, dans le cadre des négociations annuelles obligatoire (NAO). En réaction et pour montrer leur colère, les syndicats et les salariés ont tenu un piquet de grève de 24 heures devant les grilles de l'usine. Mercredi, au Joint Français à Château-Gontier, 130 salariés ont débrayé.
La CGT demande 100 euros pour tous les salariés
"On est mille fois content", Didier Godde, coordinateur CGT du groupe Hutchinson France ne cache pas sa satisfaction de voir une telle mobilisation. Entre mercredi et jeudi, près de 250 salariés ont participé à ce piquet de grève, "95 % des salariés de nuit étaient présents", ajoute le responsable syndical. Ce jeudi midi, lors d'un barbecue revendicatif dans une ambiance festive, ils étaient une centaine à s'être rassemblés, des salariés de l'usine, mais aussi une dizaine de techniciens. Pascal a 20 ans de boîte, avant il laissait couler, mais là il en a ras-le-bol : "on est arrivé à taux d'inflation et de carburant plus haut qu'au départ des Gilets jaunes, c'est plus tolérable. On vient bosser à perte. On va tous se trouver smicard".
Le fond du problème ? Ces NAO, aussi appelées négociations annuelles salariales. Hutchinson a proposé d'augmenter le salaire brut mensuel de 2 %, soit entre 50 et 30 euros brut selon les salaires. La CGT demande 100 euros pour tout le monde, "les salariés de l'usine Paulstra de Segré et du Groupe Hutchinson jugent complètement insatisfaisante cette première proposition. On est dans une situation où l'ensemble des flambées des prix dont le carburant, l'alimentaire, l'énergie, le gaz, le fioul ne permettra aux salariés d'augmenter leur pouvoir d'achat", explique Didier Godde.
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Dans le groupe gréviste, Moulay, un agent de fabrication. Il habite Trélazé dans la métropole d'Angers et fait plus de 100 km par jour, "lundi, j'ai fait le plein, j'en ai pour plus de 70 euros, ça fait même pas 2 semaines. C'est compliqué pour tout le monde. Par mois, je peux mettre pas loin de 200 euros", raconte le père de famille.
La maison mère TotalEnergies pointée du doigt
Ce qui sidèrent les salariés, ce sont les dernières annonces du Groupe TotalEnergies, "le président de Total a annoncé 14 milliards de bénéfice, à un moment donné stop", s'agace Pascal. "Hier, Patrick Pouyanné a annoncé un chèque inflation de 100 euros pour les clients gaz et dans les zones rurales, la possibilité d'avoir moins 10 centimes sur le litre de carburant acheté dans les stations TotalEnergies, plus l'annonce du bénéfice record. On se considère les salariés du Groupe Hutchinson comme étant les parents pauvres, les sous-salariés du Groupe TotalEnergies", précise Didier Godde.
Le piquet de grève pourrait continuer encore ce week-end et la semaine prochaine en fonction des négociations.