Grève Transports Bréger : des camions à quai pour demander une hausse des salaires

Il y aura sûrement peu de camions à la bâche verte aujourd'hui sur les routes. Force Ouvrière a appelé tous les salariés des sites français du Groupe Bréger à une grève nationale. À Laval, le siège de social de l'entreprise mayennaise née en 1952 à Cossé-le-Vivien, plus d'une centaine de salariés manifestent. Le syndicat demande une hausse significative des salaires notamment pour les chauffeurs. 

Des salaires trop proches du SMIC

"Il y a quelques années en arrière, on était quand même confortablement au-dessus du SMIC. Aujourd'hui, les chauffeurs sont payés le SMIC, mais ils ont un taux horaire sur leur fiche de paie qui est inférieur à celui du SMIC", lâche Stéphane Ramond, délégué syndical central FO Transports Bréger. Les Négociations anuelles obligatoires ont débuté le 13 septembre, mais la proposition faîtes par la direction est jugée insuffisante par le syndicat : "aujourd'hui, il y a des gens qui sont à un an de la retraite qui sont là. C'est qu'il y a un vrai malaise. Avec l'inflation, des collègues disent qu'à la fin du mois, ils ont du mal à joindre les deux bouts, d'autres qui disent que le 23 du mois, c'est la fin du mois. La vie est devenue chère et aujourd'hui faut que les taux horaires remontent". 

Chez les Transports Bréger, certains chauffeurs partent à la semaine, d'autre à la journée, avec des amplitudes pouvant aller jusqu'à 15 h et du travail effectif à 12h, mais la problématique reste la même explique Force Ouvrière : "ceux qui font plus de 200 heures par mois sont payés au SMIC. Les gens qui partent à la semaine sont payés quelques euros au-dessus du SMIC en tant horaire. C'est des amplitudes, c'est l'éloignement familial, des déchargements à faire. Et aujourd'hui, ils ont du mal à recruter, mais c'est l'une des raisons des difficultés à recruter". 

À Laval, presque 90 % des camions sont restés à quai

Plusieurs sites, de l'entreprise mayennaise, spécialisée dans le transport de pièces automobiles et le collectage pour la grande distribution, sont en grève, provoquant des problématiques d'approvisionnement, "on a du collectage Carrefour sur la région ouest, Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, c'est du collectage qu'on rassemble dans notre dépôt et trois par semaine, on dispatche dans les bases Carrefour de France. Tout ça, c'est normalement entre 700 et 900 palettes par jour en collectage, ça ne va pas être ramassé donc les bases Carrefour ne seront pas approvisionnées", souligne le délégué FO. 

Les sites d'Hartennes-et-Taux, Haguenau, Lieusaint, Montbartier et Romorantin participent aussi à la grève, "on a des camions qui roulent pour Renault, ils ne vont pas rouler. Les pièces automobiles vont rester dans les camions", rapporte Stéphane Ramond. Tant que les négociations n'aboutissent pas, Force Ouvrière compte poursuivre la grève.