Grippe aviaire : situation stable mais fragile en Maine-et-Loire

La situation de la deuxième vague d’influenza aviaire est « préoccupante et fragile » dans le département selon les autorités, qui redoutent une hausse des contaminations avec le retour du froid. Plus de 800 foyers de contamination avaient été déclarés dans la région lors d’une première vague au printemps.

Publié : 26 octobre 2022 à 19h46 - Modifié : 27 octobre 2022 à 15h29 par Coralie Juret

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Crédit : Illustration - Julia Cherk / Envato Elements

La situation est stable en Maine-et-Loire, mais largement problématique, selon les mots de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) au cours d’un point de situation ce mercredi 26 octobre.  Depuis début septembre, 7 foyers de grippe aviaire ont été recensés dans le département, dont deux au Tremblay et un à Villemoisan. 92 000 volailles ont été abattues préventivement, avec la mise en place de zones de protection 3 km autour et de surveillance dans un rayon de 10 km. Des cas ont aussi détectés en Mayenne dans une basse-cour de Ballots, et sur une tourterelle sauvage à Evron.

D’ici samedi, les premières mesures seront levées pour les trois foyers de l’Anjou Bleu, mais de nouvelles contaminations sont probables, prévient Eric David. « Depuis le début de cette saison deux, on a affaire à une faune sauvage résidente lourdement contaminée en virus et qui le supporte bien », explique le directeur de DDPP. « Et depuis quelques jours on voit le retour d’oiseaux migrateurs eux aussi contaminés, et pas forcément avec les mêmes souches de virus ».

Situation précaire donc mais peu comparable à celle du printemps dernier, quand plus de 800 éleveurs de volailles avaient été touchés. On recense pour l’instant 22 foyers en Pays de la Loire et Deux-Sèvres. La flambée épidémique n’est pas encore arrivée, avec un virus qui résiste mal à l’extérieur et à la température. Les autorités s’attendent à une hausse mécanique des contaminations avec le retour du froid. Les cinq départements de la région ainsi que les Deux-Sèvres devraient passer intégralement en zone de contrôle temporaire ces prochains jours.

 

Des indemnisations économiques toujours en attente

 

24 millions d’euros ont déjà été versés en Maine-et-Loire au titre des indemnisations sanitaires aux éleveurs qui ont perdu des animaux et des produits lors de la première vague d’influenza aviaire du printemps dernier. Mais pour le manque à gagner dans les différentes filières, le solde se fait toujours attendre après une avance de 6 millions d’euros pour les 421 dossiers déposés dans le département. Des discussions sont engagées entre l’interprofession et le Ministère, les paiements seront effectués à partir de janvier indique la DDT (Direction départementale des territoires). Pour cette nouvelle vague, les demandes d’indemnisations peuvent déjà lui être déposées. Les services de l’Etat promettent « une instruction expresse ».

 

Pas de vaccination opérationnelle avant deux ans

 

C’est un axe de travail prioritaire du ministère de l’Agriculture, selon les services de la préfecture. Un vaccin existe déjà pour les galliformes (poulets, pintades, dindes) mais il n’existe « pas de référence internationale suffisante pour les palmipèdes », malgré le développement en cours de deux candidats vaccins. Sans compter le temps d’élaborer une stratégie vaccinale, la vaccination ne sera pas opérationnelle avant 2024.

 

Les recommandations de la préfecture

Pour les particuliers, abritez ses volailles ou couvrir la basse-cour d'un filet, déclarer ses animaux à la mairie de son domicile et contacter un vétérinaire en cas de mortalité anormale en isolant le cadavre au congélateur. Pour les promeneurs, ne pas nourrir et toucher les oiseaux sauvages, changer de chaussures avant d'aller dans un élevage ou une basse-cour. Ne pas toucher les oiseaux morts, géolocaliser le lieu de la découverte et avertir l'Office français de la biodiversité à sd49@ofb.gouv.fr ou la Fédération des chasseurs à fdc49@chasseurdefrance.com