Inflation. À Nyoiseau, les camping-caristes font plus attention à leurs dépenses
Avec l'inflation, les vacanciers de passage dans le Haut-Anjou avouent faire plus attention à leur portefeuille. Reportage au camping de Nyoiseau.
26 juillet 2022 à 17h22 - Modifié : 26 juillet 2022 à 17h23 par Alexis Vellayoudom
Vos vacances ne sont pas peut-être celles dont vous aviez rêvé... Avec l'inflation et les prix qui se sont envolés sur les carburants et l'alimentation, des vacanciers du camping de Nyoiseau ont été obligés de choisir entre certains plaisirs.
Des trajets moins longs
Déplacement plus court, moins de petits plaisirs et de repas aux restaurants. C'est peut-être le choix que vous avez fait pour cet été. "On va beaucoup moins loin. Vu le prix du gasoil, on limite les sorties. Un aller-retour sur la côte, c'est 80 €, ça calme, alors qu'ici, si on a dépensé 10 € de gasoil, c'est déjà beaucoup", explique Freddy. Originaire d'Ingrandes, avec sa conjointe Monique, ils ont fait l'acquisition d'un camping-car, il y a trois mois, mais ne feront pas de grands trajets cet été.
Plus loin dans le camping, Patrick et sa femme Marie arrivent d'Argelès-sur-Mer dans le sud de la France pour rendre visite à leur petit-fils à Segré, mais pour enfiler les bornes, ils ont dû réfléchir à deux fois, "on a fait 900 km et ça devient un peu dur pour des camping-caristes. Il y a des camping-caristes qui se cantonnent à faire 300 km parce que ça coûte trop cher", explique Patrick.
Des économies sur la nourriture
Sur l'un des emplacements à l'entrée, Christian et Chantal viennent du Finistère, eux avouent l'inflation n'influence par leurs trajets, mais le couple fait davantage attention aux prix en supermarché.
De son côté, Patrick, le sudiste, va piocher dans ses économies pour la suite des vacances : "on a failli annuler un voyage qu'on avait prévu depuis 3 ans. On doit faire l'Italie, la Grèce et la Turquie. On a hésité, mais on va le faire quand même et prendre dans nos économies. L'Italie est beaucoup plus chère que chez nous. C'est un voyage qui va nous coûter de l'argent. On va aller dans nos économies, aller moins souvent aux restaurants, moins souvent dans des attractions".
Bien choisir son camping
Et si l'essence est problème, le lieu de résidence peu l'être aussi. Monique et Freddy, installés au camping de Segré, voulaient initialement partir sur la côte : "on avait pas trouvé de camping-car park parce que c'était complet. On a été obligé de se rabattre sur un camping et c'est là qu'on a vu que le camping, c'était vraiment plus cher. C'est pour ça qu'on est revenu par là". "Tout est compris, électricité, vidange des eaux, remplissage des eaux. Alors que dans les campings, c'est compris, mais pas au même tarif. 98 € pour deux nuits, c'est vite arrivé", confirme Freddy.
Et Julien Fourcade, le responsable du camping de Nyoiseau en est bien conscient : "le tarif de la nuitée ici n'a pas augmenté par rapport à l'an passé. On est toujours à 13,80 €, je pense que ça joue énormément. Peut-être que le coup est moins cher pour eux et du coup ils profitent des petits campings comme nous".
Le camping de Nyoiseau attire davantage
Le camping enregistre d'ailleurs 50 % de nuitées en plus par rapport à juin et juillet de l'année dernière, "le camping est très apprécié. On a beaucoup de gens qui reviennent des années précédentes, des gens qui découvrent et on fait partie du réseau camping-car park ce qui nous amène pas mal de client. Sur les 30 derniers jours, on a autour de 200 nuitées. On est sur les portes de la Bretagne, donc a beaucoup de gens qui arrivent de la Bretagne ou qui rentrent chez eux. On a beaucoup de cyclo-touristes, donc des gens qui partent de la Manche qui suivent le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui descendent vers le Sud. On a des gens qui s'arrêtent pour se reposer qui arrivent vers 18h, on a des gens qui sont là pour 15 jours. Beaucoup de camping-caristes".
Et le parc Saint-Blaise de Noyant-la-Gravoyère fait aussi le plein, "on a une grosse fréquentation. La plage fonctionne très bien et le bar de plage aussi", se réjouit Julien Fourcade.